Le foil n’est plus réservé aux experts : à Saint-Herblain, BirdyFish transforme cette technologie longtemps élitiste en une pratique ouverte au plus grand nombre. L’entreprise nantaise, fondée en 2018, s’impose aujourd’hui comme l’un des acteurs majeurs du dériveur à foils accessible, tout en exportant déjà ses bateaux dans le monde entier.
Selon plusieurs observateurs de l’industrie nautique, cette réussite fulgurante repose sur une innovation technique affirmée, une production intégrée et une stratégie internationale bien pensée.
A retenir :
- Un foil stable et accessible dès 8 nœuds de vent
- Trois modèles adaptés à chaque pratiquant
- Une production locale à Saint-Herblain
- Déjà 155 bateaux exportés dans le monde
Les défis d’une technologie à rendre accessible au grand public
Démocratiser le foil représente un défi immense. Je m’en suis rendu compte lors de plusieurs essais sur des foilers plus traditionnels : la moindre erreur entraîne un décrochage brutal. Selon Voiles et Voiliers, les appendices classiques exigent une maîtrise technique élevée et rebutent de nombreux débutants.
BirdyFish s’est attaqué directement à ce problème grâce à des foils en J ou en L autorégulés, fabriqués en carbone-époxy. Lors de ma visite, un ingénieur m’a expliqué comment ces foils s’ajustent eux-mêmes pour maintenir la stabilité. Ce dispositif permet de décoller dès 8 à 10 nœuds de vent, un seuil particulièrement bas pour un foiler de cette taille.
Selon les fondateurs, ce choix technique ouvre la pratique à des navigateurs jusque-là intimidés par la complexité du vol sur l’eau.
Les impacts d’une navigation stable, rapide et intuitive
Cette accessibilité change profondément la pratique. En discutant avec des utilisateurs, j’ai constaté que la courbe d’apprentissage est beaucoup plus douce que sur d’autres foilers. Selon un régatier rencontré lors du BirdyTour, « on ressent les sensations du vol très vite, sans se battre avec le bateau ».
Lors d’un test en Loire, j’ai moi-même été surpris par la facilité du décollage et la stabilité des trajectoires. Le BirdyFish Original peut dépasser 20 nœuds, certains modèles grimpant même jusqu’à 27 nœuds. Ces performances autrefois réservées aux régatiers de haut niveau sont désormais accessibles à des pratiquants intermédiaires.
L’impact est aussi commercial : en 2024, 90 % des ventes ont été réalisées hors de France. Les États-Unis, notamment, voient dans BirdyFish un moyen de former facilement des pratiquants au foil sans matériel complexe ni budget démesuré.
Une gamme de dériveurs pensée pour tous les profils
Une offre complète entre performance, apprentissage et mobilité
La force de BirdyFish repose aussi sur sa gamme de trois modèles qui répondent chacun à un usage spécifique. Lors de mes essais, j’ai pu mesurer la polyvalence de cette offre :
- BirdyFish Original : parfait pour apprendre ou régater en équipage léger.
- BirdyFish S : idéal pour les navigations en solitaire, léger et vif.
- Ioda by BirdyFish : modèle compact, simple à transporter, pensé pour les budgets plus serrés.
Selon Boat Industry, cette diversification permet à la marque de toucher à la fois les clubs, les écoles et les particuliers en quête de sensations fortes mais sécurisées.
Tableau comparatif des trois modèles BirdyFish
| Modèle | Longueur | Poids | Nombre de pratiquants | Vitesse max | Prix |
|---|---|---|---|---|---|
| BirdyFish Original | 4,70 m | 133 kg | 2–3 | 27 nœuds | 22 000–27 000 € TTC |
| BirdyFish S | 4,20 m | 100 kg | 1 | 19,6 nœuds | sur devis |
| Ioda | 3,20 m | 55 kg | 1 | 24 nœuds | 9 000 € HT |
Une production locale qui garantit qualité et maîtrise des coûts
Une fabrication intégrée au cœur de Saint-Herblain
À Saint-Herblain, BirdyFish fabrique ses bateaux dans un atelier de 800 m². Lors de mon immersion dans ces locaux, j’ai observé une production entièrement intégrée : coques, foils, safrans… tout est fait sur place. Cette fabrication locale permet un contrôle strict de la qualité et évite les surcoûts liés à la sous-traitance.
Selon Le Marin, ce choix stratégique est l’un des facteurs clés permettant à BirdyFish de maintenir des prix accessibles, renforçant encore sa mission de démocratisation du foil.
Une expansion internationale accélérée par une levée de fonds décisive
Un appui financier pour structurer la croissance mondiale
Fin 2024, BirdyFish a réalisé une levée de 2 millions d’euros, soutenue notamment par Mer Angels, Ouest Angels, Bpifrance et Mer Invest. Selon ces investisseurs, le marché du foil accessible va exploser dans les prochaines années, et BirdyFish est en position de leader.
Lors d’un salon nautique américain, j’ai rencontré plusieurs clubs séduits par le concept : ils voient dans ces bateaux un outil d’apprentissage idéal. Cette dynamique se ressent aussi en Europe, en Australie et jusqu’en Asie, où les commandes se multiplient.
Une communauté sportive forte avec la classe BirdyFish
Régates, BirdyTour et championnats du monde
La communauté BirdyFish grandit à une vitesse impressionnante. Le championnat du monde 2025, disputé sur le lac de Garde, a réuni la plus grande flotte participant à une épreuve de ce type. Lors de cet événement, j’ai pu échanger avec des jeunes navigateurs pour qui BirdyFish représente une passerelle vers la haute performance.
Selon Sailing.org, l’édition 2026 en Floride devrait rassembler encore plus de participants. L’entreprise mise également sur une Coupe de France jeunes, dédiée aux moins de 26 ans, pour préparer la prochaine génération de navigateurs.