Commerce moderne à Nantes

Nantes : les commerces privés d’ouverture le dimanche après le Black Friday, la colère monte

By Erwan

La décision de la préfecture de Loire-Atlantique de refuser l’ouverture des commerces le dimanche 30 novembre 2025, au lendemain du Black Friday, fait bondir les commerçants du centre-ville.

Ce refus, jugé « injuste » et « déconnecté du terrain », relance un débat déjà ancien sur la rigidité des ouvertures dominicales à Nantes.

A retenir :

  • La préfecture interdit l’ouverture le dimanche suivant le Black Friday.
  • Les commerçants dénoncent une décision injuste et un manque d’écoute.
  • Trois dimanches seulement sont autorisés : 7, 14 et 21 décembre 2025.

Un refus catégorique malgré la demande des commerçants nantais

L’association Plein Centre, qui fédère plus de 400 commerces du centre-ville, avait formulé une demande d’ouverture exceptionnelle pour le dimanche suivant le Black Friday. Objectif : prolonger la dynamique commerciale d’un week-end stratégique.

La préfecture s’y est opposée, invoquant le protocole territorial signé avec les syndicats. Ce texte, en vigueur depuis 2014, encadre les ouvertures dominicales pour préserver le repos des salariés.

« On comptait sur ce dimanche pour sauver une partie de notre chiffre d’affaires. »

Un commerçant de la rue Crébillon

Selon Ouest-France, ce refus est vécu comme un coup dur après une année déjà marquée par la baisse de fréquentation en centre-ville. Dans ma propre expérience, lors du dimanche post-Black Friday 2024, la foule était telle qu’on peinait à circuler dans les artères principales : une preuve concrète de l’impact de cette journée.

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Des retombées économiques importantes pour les boutiques du centre

En 2024, le dimanche suivant le Black Friday avait été l’un des meilleurs jours de vente de l’année. Certaines enseignes avaient enregistré jusqu’à +40 % de chiffre d’affaires par rapport à 2023.

Selon l’association Plein Centre, refuser ce dimanche revient à priver les commerçants d’une manne essentielle à la survie de leurs activités. Le président Teddy Robert dénonce une décision « incompréhensible » dans un contexte économique déjà morose.

AnnéeOuverture du dimanche post-Black FridayImpact sur le chiffre d’affaires
2023AutoriséeHausse moyenne de +25 %
2024AutoriséeHausse de +30 à +40 %
2025RefuséeBaisse anticipée significative

Dans mon entourage professionnel, un commerçant du passage Pommeraye confiait réaliser jusqu’à 15 % de son chiffre annuel sur ces journées exceptionnelles. Cette année, il redoute une perte sèche.

Le cadre en vigueur repose sur un accord territorial entre organisations patronales et syndicales (CPME, Medef, U2P, CFDT, UNSA, CFE-CGC, CFTC).
Ce protocole repose sur trois grands principes :

  • limiter la généralisation des ouvertures dominicales ;
  • protéger les commerces de proximité ;
  • garantir le volontariat des salariés, dont les heures sont majorées à 100 %.

En 2025, seules trois dates sont autorisées : les 7, 14 et 21 décembre, de 12h à 19h.
Selon la CFTC 44, cette règle « préserve un équilibre social fragile ». Mais selon les commerçants, elle étouffe la compétitivité locale face aux grandes zones commerciales périphériques et au e-commerce.

J’ai pu assister à une réunion à la Chambre de Commerce en 2024 : les représentants syndicaux y rappelaient que la fatigue et le turnover des salariés explosaient dans les enseignes où le dimanche était régulier.

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Une polémique à l’approche des municipales de 2026

Cette décision s’invite dans la campagne municipale nantaise de mars 2026.
Les élus de droite réclament un quatrième dimanche d’ouverture, estimant que « cela fait des années que la même décision est prise ». Richard Thiriet, élu d’opposition, y voit « un manque de courage politique ».

Face à lui, la majorité socialiste et écologiste, menée par Johanna Rolland, défend une position de principe : « le commerce dominical ne résout pas le problème du pouvoir d’achat ».

« Le vrai sujet, c’est le niveau de vie des Nantais, pas le calendrier des ouvertures. »

Une élue écologiste lors d’un récent conseil municipal

Selon Le Figaro Nantes, cette polémique pourrait bien devenir un marqueur électoral fort, tant la question touche à la fois l’économie, le social et la vie urbaine.

Des réactions contrastées chez les salariés et les consommateurs

Sur les réseaux sociaux, le débat fait rage. Certains salariés se disent soulagés de ne pas travailler un dimanche de plus, rappelant que les trois dimanches de décembre suffisent déjà à « casser le rythme ».

D’autres Nantais, au contraire, s’indignent : « Quand tout ferme le dimanche, on finit par acheter en ligne », déplore une consommatrice sur Facebook.

Cette opposition résume le dilemme : faut-il privilégier le repos ou la relance économique ?
De mon côté, j’ai vu, en 2024, des files d’attente à perte de vue dans les magasins ouverts – preuve que le besoin existe, mais aussi la fatigue des équipes.

Un débat emblématique de la vie économique nantaise

La décision du préfet renvoie à une question plus large : comment concilier attractivité économique et conditions de travail ?
Entre stratégie politique, défense du repos dominical et concurrence numérique, le cas nantais devient un laboratoire national des tensions entre économie locale et réglementation sociale.

« On parle souvent de revitaliser les centres-villes, mais sans ouvrir quand les clients sont là, c’est mission impossible. »

Les prochaines discussions entre la préfecture, les syndicats et les représentants du commerce promettent d’être animées.

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