Chaque année, le 23 juin, la Journée mondiale des veuves attire l’attention sur une réalité largement méconnue : des millions de femmes dans le monde sont exclues, oubliées et parfois maltraitées simplement parce qu’elles ont perdu leur conjoint. Instaurée par The Loomba Foundation et reconnue par l’ONU en 2010, cette journée a pour objectif de briser le silence autour des discriminations systémiques subies par les veuves.
Ce sujet dépasse la simple commémoration : il s’agit d’un combat pour l’égalité des droits, contre la pauvreté féminine et pour la reconnaissance d’une souffrance souvent invisibilisée par nos sociétés. Des actions concrètes existent, mais restent insuffisantes face à l’ampleur du phénomène.
À retenir :
- Plus de 245 millions de veuves dans le monde, dont une sur dix vit dans l’extrême pauvreté.
- Des discriminations systémiques persistent, notamment l’exclusion économique et les violences culturelles.
- La Journée mondiale des veuves est un levier d’action pour changer les mentalités et faire évoluer les lois.
Une journée née d’un deuil personnel devenu combat universel
L’histoire de cette journée commence par une douleur intime : Shrimati Pushpa Wati Loomba est devenue veuve en 1954. Son fils, Lord Loomba, a fondé en 1997 la Loomba Foundation, militant pour la reconnaissance mondiale des veuves comme population vulnérable. En 2010, l’Assemblée générale de l’ONU proclame officiellement le 23 juin Journée internationale des veuves, appelant à une mobilisation globale.
« Investir dans la visibilité des veuves, c’est réparer une injustice sociale profonde. »
Clara Mendy, sociologue des genres
Selon UN Women, cette journée vise à sensibiliser les gouvernements, ONG et citoyens aux défis multiples que rencontrent les veuves : économiques, juridiques, psychologiques, mais surtout sociétaux.
Des défis structurels qui enferment des millions de veuves
L’exclusion économique : une pauvreté structurelle
115 millions de veuves vivent aujourd’hui dans une pauvreté extrême. Elles sont souvent privées de droits successoraux, de pension ou de propriété foncière.
« Être veuve, c’est souvent perdre ses droits, son foyer, et parfois sa dignité. »
Fatou Diarra, activiste malienne
Cette exclusion économique est d’autant plus flagrante dans des contextes de crise ou de guerre. Par exemple, en Syrie ou en Afghanistan, les conflits ont laissé des dizaines de milliers de veuves sans soutien étatique ni accès au travail.
Des violences et humiliations invisibles
Certaines veuves subissent des pratiques traditionnelles violentes, comme le fait de boire l’eau utilisée pour laver le corps du défunt ou être rasée en public. Selon Dialogue & Solidarité, ces rites existent encore dans certaines régions d’Afrique, d’Inde ou d’Asie du Sud-Est.
Voici quelques pratiques encore rapportées par les ONG :
- Bannissement de la communauté ou de la famille.
- Mariage forcé avec le frère du défunt.
- Interdiction de se remarier.
- Expulsion du domicile conjugal.
Tableau des chiffres clés sur la condition des veuves dans le monde
| Indicateur | Données clés |
|---|---|
| Nombre total de veuves dans le monde | 245 millions |
| Veuves vivant dans l’extrême pauvreté | 115 millions |
| Veuves victimes de violences ou stigmatisées | 81 millions |
| Nombre de veuves dans les zones de conflit | Forte hausse (non quantifiée) |
| Conventions de protection juridique | CEDAW, Convention des droits de l’enfant |
Des initiatives internationales pour redonner pouvoir et dignité
Les actions de l’ONU et des ONG
L’ONU Femmes, aux côtés de partenaires comme TID et VEDAP, organise des conférences, ateliers de formation et actions de plaidoyer pour :
- Favoriser l’autonomisation économique des veuves.
- Leur offrir un accompagnement juridique.
- Lutter contre la stigmatisation dans les médias et les politiques publiques.
« Former une veuve, c’est soutenir une famille entière. »
Programme Dialogue & Solidarité 2024
Des politiques à renforcer
Certains États ont adopté des mesures protectrices, mais elles restent insuffisamment appliquées. Selon La CNUDH, des instruments juridiques existent (CEDAW, conventions sur les enfants), mais manquent de force contraignante sur le terrain.
Questions fréquentes sur la journée mondiale des veuves
Quelle est l’origine de la journée mondiale des veuves ?
Elle a été initiée en 2005 par la Loomba Foundation, en hommage à Shrimati Pushpa Wati Loomba. L’ONU l’a officialisée en 2010 pour attirer l’attention sur la condition des veuves dans le monde.
Pourquoi célébrer cette journée le 23 juin ?
Cette date correspond au jour où la mère de Lord Loomba est devenue veuve, marquant un tournant personnel devenu un symbole de lutte internationale.
Que peut-on faire pour soutenir les veuves dans le monde ?
Participer à des événements de sensibilisation, faire un don à des ONG engagées, ou simplement partager des ressources éducatives autour de la journée mondiale des veuves pour briser le silence.
Et vous, pensez-vous que les veuves sont suffisamment protégées dans votre pays ? Partagez votre avis ou vos expériences dans les commentaires.
