Chaque 31 août, la Journée internationale de prévention des overdoses réunit des citoyens, des professionnels de santé, des proches de victimes et des associations autour d’un même objectif : prévenir les décès évitables liés aux surdoses. Cette journée, encore trop méconnue, joue un rôle crucial pour briser la stigmatisation, promouvoir des gestes de secours simples et faciliter l’accès à des outils salvateurs comme la naloxone.
La France enregistre plus de 500 décès par an dus aux surdoses, une urgence sanitaire silencieuse. L’édition 2024, sous le thème « Together we can », insiste sur le rôle collectif à jouer dans cette lutte.
À retenir :
- Sensibiliser aux risques de surdoses permet de sauver des vies et de réduire la stigmatisation.
- Distribuer la naloxone et former aux premiers secours sont des gestes simples mais cruciaux.
- Les politiques publiques doivent renforcer la prévention et l’accompagnement des usagers.
L’origine d’une journée mondiale face à une crise invisible
Créée en 2001 en Australie par des membres de l’Armée du Salut, la Journée internationale de prévention des overdoses a été reprise par le Penington Institute dès 2012.
Elle est née d’un besoin impérieux : rendre hommage aux victimes tout en stimulant la prise de conscience mondiale face aux surdoses liées aux opioïdes, aux médicaments ou à d’autres substances psychoactives.
« Honorer les disparus et prévenir les futurs drames : c’est l’essence même de cette journée. »
Claire Bourdon, militante en santé communautaire
Cette journée vise aussi à réduire la stigmatisation subie par les usagers, frein majeur à l’accès aux soins et aux outils de réduction des risques comme la naloxone.
Les chiffres alarmants et les enjeux en France
En France, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 500 décès chaque année, dont une majorité liée à la consommation d’opioïdes. Ces drames sont souvent évitables, mais la méconnaissance des signes et des gestes d’urgence reste un frein.
Une feuille de route avait été lancée pour :
- Améliorer les pratiques des professionnels.
- Favoriser la diffusion gratuite de la naloxone.
- Mieux intégrer les usagers dans la stratégie de prévention.
Malgré cela, les progrès restent inégaux selon les territoires et l’implication locale.
Comment réagir face à une overdose : gestes qui sauvent et accès à la naloxone
Connaître les bons réflexes peut faire toute la différence. Lors d’une surdose, chaque seconde compte.
Selon le CHS du Jura, voici les bons gestes à adopter :
- Appeler le 15 ou le 112 immédiatement.
- Placer la personne en position latérale de sécurité si elle respire.
- Ne jamais laisser seul·e la personne avant l’arrivée des secours.
Une liste à puce des gestes à retenir :
- Surveillez la respiration et l’état de conscience.
- Administrez la naloxone si disponible.
- Restez auprès de la personne jusqu’à l’arrivée des secours.
« Face à une overdose, agir vite et simplement peut faire toute la différence. »
Céline Martin, formatrice en premiers secours
Tableau des gestes d’urgence lors d’une surdose
Situation observée | Action recommandée |
---|---|
Inconscience mais respiration présente | Position latérale de sécurité |
Respiration lente ou absente | Appeler le 15 ou 112, administrer naloxone |
Présence d’une trousse de naloxone | Utiliser selon les instructions fournies |
En attendant les secours | Rester auprès de la victime |
L’édition 2024 : mobilisation collective et témoignages
Le thème « Together we can », choisi pour 2024, met l’accent sur l’action collective : citoyens, proches, soignants, décideurs publics.
Des associations comme l’AIDQ diffusent des vidéos de témoignages, brisent les tabous, et rappellent que derrière chaque overdose se cache une vie, une histoire, une possibilité de rédemption.
Des politiques publiques encore perfectibles
La France a mis en place plusieurs plans pour répondre à cette crise, mais les critiques fusent. Les professionnels de terrain et les associations réclament :
- Une diffusion plus large de la naloxone nasale.
- Des moyens renforcés pour les structures comme les CSAPA et CAARUD.
- Une meilleure surveillance des surdoses médicamenteuses, souvent sous-estimées.
« Il est temps de passer d’une politique curative à une vraie culture de la prévention. »
SOS Hépatites
L’objectif est de co-construire les réponses avec les usagers, mais le manque de financement et d’harmonisation territoriale freine encore la dynamique.
Et vous, avez-vous déjà été confronté à une situation d’urgence liée à une overdose ? Comment avez-vous réagi ? Partagez votre témoignage en commentaire.