La destruction de l’autopont de la route de Pornic, à Rezé, a bouleversé les déplacements autour d’Atout Sud. Ce chantier emblématique s’inscrit dans une refonte urbaine d’ampleur, prévue jusqu’en 2027, au profit de nouvelles lignes de tramway et de busway.
A retenir :
- Circulation très ralentie dans le secteur d’Atout Sud depuis avril 2025
- Hausse du trafic dans des rues résidentielles comme à Trentemoult
- Réorganisation provisoire de la mobilité : rond-point, navibus, parkings relais
- Objectif : transformation durable et apaisée de l’axe Pornic–Rezé–Nantes
Un chantier marquant la fin d’un urbanisme centré sur la voiture
L’autopont de la route de Pornic, érigé à la fin des années 1970, incarnait pleinement le modèle de la « ville pour l’automobile ». Cet ouvrage imposant surplombait l’avenue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny et acheminait quotidiennement plus de 20 000 véhicules. Reliant l’hôtel de ville de Rezé au centre commercial Atout Sud, il divisait littéralement le tissu urbain, selon les termes de Martine Métayer, élue en charge des mobilités :
« L’ouvrage est le symbole d’une époque où la voiture était reine. »
Sa démolition, opérée entre le 7 et le 18 avril 2025, marque donc un tournant stratégique dans la politique de mobilité de Nantes Métropole. L’objectif est clair : transformer l’artère en un boulevard urbain apaisé, support des futures lignes de tramway 6 et 7 et d’un busway électrique (ligne 8).
TRAVAUX ROUTE DE PORNIC : DES BOUCHONS TOUT AUTOUR
— Télénantes (@telenantesinfo) May 7, 2025
Avec la destruction de l'autopont de la route de Pornic , la circulation s'est encore complexifiée dans le secteur d'Atout Sud. Les temps de trajet s'allongent et les conducteurs cherchent des itinéraires bis. pic.twitter.com/HPedow0R7B
Des travaux spectaculaires, mais source de vives perturbations
La phase de démolition a été orchestrée de manière millimétrée :
- utilisation de quatre pelles géantes avec pinces hydrauliques
- traitement sur place de 1 950 tonnes de béton et d’acier
- recyclage en circuit court des matériaux
- brumisation constante pour limiter les poussières
Jean-Baptiste Dousset, de l’entreprise Colas, résume ainsi l’enjeu :
« Limiter la durée d’intervention et éviter la coupure nord-sud. »
La circulation a été partiellement maintenue via les bretelles, mais le cœur de l’interconnexion a dû être fermé, avec un rond-point provisoire en remplacement. Malgré les efforts, la fluidité du trafic a chuté, notamment autour du centre commercial Atout Sud.
Un report de circulation vers les quartiers résidentiels
Depuis la suppression de l’autopont, les automobilistes ont massivement cherché des routes de contournement. Résultat : un flux inattendu de véhicules a déferlé dans les quartiers calmes de Rezé, dont Trentemoult. Des zones jusque-là paisibles, aujourd’hui congestionnées.
Selon un habitant, interrogé sur TéléNantes :
« On voit passer des files entières de voitures dans notre rue depuis trois semaines. Ce n’était jamais le cas. »
Ce report met en évidence un effet pervers classique des grands chantiers urbains : une gêne qui dépasse leur périmètre immédiat.
Des alternatives et un plan de mobilité temporaire
Face à l’exaspération croissante, Nantes Métropole a ajusté son offre de transport en commun. Voici les principales mesures :
- Ligne express 8 (Le Pellerin – Greneraie) renforcée à 1 passage toutes les 10 minutes
- Navibus N1 Trentemoult–Gare Maritime étendu jusqu’à 22 h, avec fréquence augmentée
- Signalétique cyclable dédiée installée dans les rues secondaires
- P+R Neustrie mis en avant, couplé au tramway ligne 3
- Gare TER de Bouaye suggérée aux abonnés Naolib
- Création à venir d’un nouveau parking-relais aux Sablières (140 places)
Ces solutions illustrent une logique intermodale, combinant voiture, transport collectif et vélo.
Des bénéfices durables attendus à l’horizon 2027
Selon les élus de la métropole, les désagréments actuels doivent être perçus comme une étape vers un futur plus fluide et durable. Avec les lignes 6, 7 et 8 du réseau Tan, l’objectif est de désenclaver le sud-ouest de la métropole, en évitant le nœud de la station Commerce.
Un tableau des changements anticipés :
| Infrastructures | Mise en service | Connexions clés |
|---|---|---|
| Ligne 6 tram | fin 2027 | Rezé ↔ La Chapelle-sur-Erdre |
| Ligne 7 tram | fin 2027 | Rezé ↔ Saint-Herblain |
| Ligne 8 busway | fin 2027 | Doulon ↔ Rezé via île de Nantes |
Selon les documents de Nantes Métropole, 186 arbres seront replantés sur l’axe rénové (contre 73 supprimés), montrant que l’aménagement est aussi écologique qu’urbain.
« Ce chantier est le prix d’un futur mieux desservi, plus vert, moins dépendant de la voiture. »
— Bertrand Affilé, vice-président de Nantes Métropole aux déplacements
Témoignage :
« Depuis la fermeture de l’autopont, je fais des détours de 20 minutes pour rejoindre Atout Sud. Mais j’espère que dans deux ans, le tram me permettra d’y aller directement. »
— Stéphane, habitant de Bouguenais
Retour d’expérience 1 :
« En tant que commerçant, j’ai vu la fréquentation baisser au début des travaux. Mais les clients habitués reviennent progressivement. Il faut s’adapter. »
— Nathalie, responsable de boutique à Atout Sud
Retour d’expérience 2 :
« On entend souvent râler les automobilistes, mais pour moi, c’est une opportunité pour changer nos habitudes. Le navibus est rapide, je m’y suis mis. »
— Karim, habitant de Rezé
Tableau : avant/après circulation route de Pornic
| Situation | Avant (2024) | Après démolition (2025) |
|---|---|---|
| Configuration | Pont surélevé | Carrefour au sol + rond-point provisoire |
| Temps de trajet moyen | 7 à 10 min | 15 à 20 min |
| Quartiers impactés | Axe principal | + Trentemoult, Château, Sablières |
| Fréquentation TC | Moyenne | En hausse (navibus, ligne 8) |
Et vous, comment vivez-vous la transformation de la route de Pornic ? Vos retours nous intéressent en commentaire.