Samedi 17 mai 2025, les motards en colère se mobilisent partout en France contre les Zones à Faibles Émissions (ZFE). Cette journée nationale de manifestations illustre un ras-le-bol grandissant face à une mesure perçue comme profondément inégalitaire. Le slogan choisi, « Écologie oui, exclusion non », résume un mouvement qui refuse de choisir entre urgence climatique et justice sociale.
À retenir :
• Manifestation prévue dans 13 villes françaises, dont Paris, Nantes, Lyon et Toulouse
• Participation attendue 4 fois supérieure à celle du 6 avril dernier
• Les motards dénoncent une politique écologique injuste envers les plus modestes
• De nombreuses associations, collectifs et professionnels les soutiennent
• Le débat législatif sur les ZFE est toujours en suspens
Un mouvement étendu à 13 villes : de Paris à Nantes, une mobilisation en plein essor
La Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), épaulée par le collectif citoyen « Les #Gueux », organise cette journée d’action pour dénoncer l’application actuelle des ZFE. Initialement centrée sur Paris et Lyon, la mobilisation s’étend désormais à 13 villes, avec des rassemblements également à Nantes, Brest, Metz, Niort ou encore Saint-Étienne-du-Rouvray.
Selon Alexandre Jardin, cofondateur des #Gueux, « se sont ajoutées beaucoup de villes qui n’étaient pas prévues. La colère est nationale. » Les motards, mais aussi des piétons, automobilistes, commerçants ou cyclistes participeront à des rassemblements statiques accompagnés de prises de parole, avant que les cortèges ne prennent la route en convoi.
« Nous n’avons rien contre l’écologie. Mais les politiques menées doivent être justes, sinon elles seront rejetées. »
Jean-Marc Belo, FFMC Île-de-France
Des ZFE perçues comme socialement discriminantes
Depuis le 1er janvier 2025, 25 métropoles françaises appliquent des restrictions liées aux ZFE, interdisant progressivement les véhicules classés Crit’Air 3 ou plus anciens dans les centres-villes. L’objectif officiel est de réduire la pollution urbaine, responsable de 40 000 décès chaque année selon Santé publique France.
Mais pour les motards et de nombreux collectifs, la mesure frappe d’abord les plus modestes. Comme me le racontait Maxime, motard et artisan nantais : « J’ai une vieille camionnette. Elle roule bien, mais elle est classée Crit’Air 4. Je n’ai pas les moyens d’en changer, et pourtant je dois traverser la ville pour bosser. »
Selon la FFMC, ce sont plus de 12 millions de Français qui sont directement concernés par ces restrictions. Et surtout ceux pour qui l’achat d’un véhicule électrique ou hybride est hors de portée.
Un front commun au-delà des motards : artisans, commerçants et citoyens solidaires
La manifestation du 17 mai ne réunit pas seulement les motards. De nombreuses autres organisations s’y associent :
• La Ligue de Défense des Conducteurs
• La FACAP (Fédération des Associations de Commerçants et Artisans de Paris)
• L’Union intersyndicale des entreprises foraines de France
À Lyon, le collectif des Défenseurs de Lyon et du Grand Lyon rassemble plus de 30 associations de riverains, commerçants et professionnels. Tous dénoncent la « fermeture programmée » de leurs villes aux véhicules thermiques, sans solution de transition viable.
Témoignage – Karine, fleuriste à Limoges :
« Je fais mes livraisons en utilitaire diesel. Je travaille localement, je ne pollue pas plus qu’un SUV hybride de centre-ville. Mais bientôt, je ne pourrai plus entrer dans ma propre ville. »
Un contexte politique encore indécis : la rue face aux hésitations du Parlement
Le 17 mai marque un moment clé dans le bras de fer autour des ZFE. En avril, un amendement à l’Assemblée nationale avait proposé la suppression de l’obligation de mise en œuvre des ZFE. Mais rien n’est encore tranché : le projet de loi de simplification dans lequel figure cet amendement est toujours à l’étude.
Et pourtant, selon un sondage IFOP, 8 Français sur 10 se déclarent opposés aux ZFE dans leur forme actuelle. Une statistique que les manifestants n’hésitent pas à brandir. « Le gouvernement semble ignorer ce rejet populaire », dénonce la FFMC.
Retour d’expérience – Romain, FFMC 44 :
« À Nantes, on voit la colère monter. Les gens ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer pour une transition qu’ils ne peuvent pas se permettre. »
Où et quand manifester ce samedi 17 mai 2025 ?
Les lieux de rendez-vous sont clairement établis :
Ville | Lieu de rendez-vous | Heure |
---|---|---|
Paris | Hôtel de Ville, avenue Victoria | 14h |
Lyon | Place Bellecour | 14h |
Nantes | Devant la mairie, rue de l’Hôtel de Ville | à venir |
Toulouse | Parking face au MIN, avenue des États-Unis | 12h, départ à 14h |
La FFMC propose un tableau récapitulatif sur son site web, avec les points précis de rassemblement pour les 13 villes concernées.
« Écologie oui, exclusion non » : vers un tournant politique ?
Pour les manifestants, l’écologie ne doit pas se faire au détriment de l’équité. Si tous partagent l’objectif de réduire les émissions, ils dénoncent un calendrier injuste, une application confuse et un manque criant d’alternatives viables.
« On purifie l’air des riches en chassant les pauvres », résume Alexandre Jardin.
Ce samedi 17 mai 2025 pourrait bien être un tournant dans la contestation des ZFE. Une démonstration de force qui vise à peser sur les décisions à venir. La ministre Agnès Pannier-Runacher pariera-t-elle sur l’essoufflement du mouvement ? Rien n’est moins sûr.
Et vous, que pensez-vous des ZFE ? Votre véhicule est-il concerné ? Vos témoignages sont les bienvenus en commentaire.