Le président du FC Nantes, Waldemar Kita, est toujours impliqué dans un bras de fer judiciaire complexe autour du transfert tragique d’Emiliano Sala. Alors que les soupçons, les procédures et les critiques s’accumulent, le procès décisif prévu en septembre 2025 pourrait peser lourd sur l’avenir du club.
À retenir :
- Le procès opposant Cardiff City au FC Nantes aura lieu en septembre 2025.
- Cardiff réclame 122,5 M€ au club nantais pour préjudice lié à la disparition d’Emiliano Sala.
- Waldemar Kita est accusé de gestion opaque, usage d’intermédiaires non agréés et évasion fiscale.
Une tragédie devenue un contentieux international
L’affaire Emiliano Sala dépasse depuis longtemps le seul cadre émotionnel. Le drame survenu le 21 janvier 2019 — la mort de l’attaquant argentin dans un accident d’avion, deux jours après sa signature à Cardiff City — a laissé place à une interminable guerre judiciaire. Et au centre, une figure omniprésente : Waldemar Kita, président du FC Nantes.
Selon L’Équipe, Cardiff a bien versé les 17 millions d’euros du transfert, contraint par la FIFA et le Tribunal arbitral du sport. Mais le club gallois poursuit Kita pour un montant astronomique de 122,5 millions d’euros, en estimant avoir été trompé sur les conditions du transfert.
« Il est difficile de comprendre comment un tel drame a pu se transformer en une bataille juridique aussi longue et complexe. »
Le style Kita : entre réussite entrepreneuriale et méthode clivante
Un homme d’affaires devenu dirigeant controversé
Waldemar Kita n’est pas un inconnu du monde économique. Ancien opticien, devenu millionnaire avec Cornéal et Vivacy, il rachète le FC Nantes en 2007. Sa fortune personnelle est estimée à 650 millions d’euros en 2024 (selon Challenges). Pourtant, cette réussite économique s’est vite heurtée aux exigences du football.
Selon un ancien salarié du club :
« Kita dirige le FC Nantes comme une entreprise de cosmétiques. Il ne délègue rien, et les entraîneurs défilent. Cela ne peut pas marcher dans le foot. »
En effet, 20 entraîneurs se sont succédé en 16 ans sous son autorité. Une instabilité que les supporters dénoncent avec virulence, au point de demander son départ à chaque match depuis 2021.
Les accusations dans l’affaire Emiliano Sala
Des soupçons lourds de conséquences
Derrière les montants colossaux et les échanges d’avocats, les faits inquiètent. Cardiff accuse Kita et le FC Nantes d’avoir eu recours à des intermédiaires non agréés, en particulier l’agent Willie McKay, pour organiser le vol fatidique. Le club soupçonne également des commissions occultes sur le transfert.
Selon le site RMC Sport, l’avocat de Cardiff a transmis un signalement à la FFF, visant directement Waldemar et Franck Kita, son fils. Et une plainte pénale a été déposée à Nantes en 2020. La défense de Kita réfute en bloc, évoquant une instrumentalisation du drame.
Témoignage :
« Je trouve indécent que Waldemar Kita n’ait jamais pris la peine de venir voir ma famille, ni d’honorer la mémoire d’Emiliano. »
— Romina Sala, sœur du joueur (selon Foot Mercato)
Une audience très attendue
Le 22 septembre 2025, le tribunal de commerce de Nantes tranchera sur la demande de 122,5 millions d’euros de dommages formulée par Cardiff. Le club anglais estime que sans la disparition de Sala, il aurait pu se maintenir en Premier League et éviter une perte estimée à plus de 67 millions d’euros.
Selon la société Data Analytics, il existait “une forte probabilité” que le maintien ait été acquis avec Sala dans l’effectif. Ce procès pourrait donc marquer un tournant, non seulement dans l’affaire Emiliano Sala, mais aussi dans le sort réservé à la direction Kita.
Enquête fiscale, transferts douteux : l’autre versant des polémiques
La justice française s’intéresse également à Waldemar Kita pour des affaires de nature fiscale. Mis en cause dans les Panama Papers, soupçonné de résidence fiscale fictive en Belgique, il aurait évité près de 15 millions d’euros d’impôt sur la fortune. En 2020, son yacht et son appartement parisien sont saisis.
Autre zone d’ombre : plusieurs transferts du FC Nantes font l’objet d’une enquête judiciaire ouverte à Rennes en 2022 pour « abus de biens sociaux », « faux », et « blanchiment de fraude fiscale aggravée ». Waldemar et Franck Kita ont même été placés en garde à vue en juin 2023, une situation rarissime pour un président de club en Ligue 1.
Tableau récapitulatif des faits marquants
Date | Événement |
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Janvier 2019 | Transfert et décès d’Emiliano Sala |
Septembre 2019 | Cardiff conteste le paiement du transfert |
Août 2022 | Le TAS confirme le droit du FC Nantes à recevoir 17 M€ |
Juillet 2023 | Cardiff paie l’intégralité, mais poursuit en justice |
Mai 2023 | Cardiff réclame 122,5 M€ de dommages |
Septembre 2025 | Audience prévue au tribunal de commerce de Nantes |
Retour d’expérience : la fracture avec les supporters
En 2020, un dirigeant de la Brigade Loire déclarait :
« Ce club n’est plus le nôtre. Kita a détruit son âme. »
En 2022, un ancien joueur du club affirme sous couvert d’anonymat :
« Je n’ai jamais vu un président aussi peu à l’écoute des joueurs. On avait peur de lui parler. »
Malgré ses justifications répétées, Waldemar Kita semble plus isolé que jamais. La fronde populaire et les remous judiciaires rendent son maintien à la tête du club de plus en plus précaire.
Une présidence sur la sellette
Alors que le FC Nantes lutte pour sa survie sportive, le poids des affaires extra-sportives pèse lourd. Le procès de septembre 2025 pourrait créer un précédent en matière de responsabilité des clubs lors de transferts tragiques. Et la question se pose, désormais avec insistance : Waldemar Kita peut-il rester président du FC Nantes dans ces conditions ?
Et vous, pensez-vous que Waldemar Kita doive céder sa place à la tête du FC Nantes ? Réagissez en commentaire.