FC Nantes, la Tribune Loire s’enflamme avec « l’heure de la pyro »

By Erwan

Le FC Nantes s’est maintenu en Ligue 1 grâce à un 3-0 contre Montpellier. Mais ce samedi 17 mai 2025, c’est surtout le feu des tribunes, le chant “La pyroooo, c’est l’heure de la pyro” et les fumigènes de la Brigade Loire qui ont fait vibrer la Beaujoire.

A retenir :

  • Le FC Nantes s’impose 3-0 contre Montpellier et se maintient en Ligue 1.
  • La Tribune Loire a lancé un spectaculaire show pyrotechnique.
  • Le chant “L’heure de la pyro” devient emblématique.
  • Des tensions persistent avec la direction du club malgré la victoire.
  • Les fumigènes restent illégaux et entraînent de lourdes sanctions.

Une victoire cruciale, mais une ambiance qui vole la vedette

Samedi 17 mai 2025, le FC Nantes n’avait pas le droit à l’erreur. Une saison irrégulière, une pression maximale, et la nécessité de s’imposer contre un Montpellier déjà relégué. Résultat : 3-0 pour les Canaris. Buts de Simon, Coquelin et Abline, et une 13e place synonyme de maintien.

Mais ce soir-là, ce n’est pas seulement la pelouse qui a vibré. Dans une Beaujoire surchauffée, la Tribune Loire a transformé le stade en théâtre incandescent, hurlant d’un seul souffle : « La pyroooo, c’est l’heure de la pyro ». Un moment capturé par les réseaux, partagé des milliers de fois, devenu viral.

« Le stade entier s’est figé. Un souffle, une clameur, puis la lumière rouge des fumigènes. C’était plus qu’un match, c’était un acte de foi. »

« L’heure de la pyro » : plus qu’un chant, un rituel

Selon Simon Reungoat sur X, la chorégraphie visuelle et sonore orchestrée par la Brigade Loire dépasse le simple folklore : elle est devenue le cœur battant du club.

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La phrase « l’heure de la pyro » est née spontanément dans les tribunes mais est désormais scandée comme un appel à la communion. C’est un code. Une annonce. Un feu vert à l’embrasement festif… et à la transgression.

Selon une vidéo largement relayée sur Instagram par Tribune Nantaise, les ultras ont redonné vie à un symbole qui avait déjà marqué l’histoire : en 2022, lors d’un Nantes-Qarabag en Ligue Europa, la Beaujoire avait été illuminée “comme un 14 juillet” d’après Orange Sport.

Retour d’expérience #1 :
En avril 2024, pour les 25 ans de la Brigade Loire, un show identique avait été monté. J’y étais. Le stade s’était tordu d’émotion. Et pourtant, quelques jours plus tard, on apprenait la sanction financière infligée au club. C’est un équilibre instable entre passion et répression.

Sanctions en série : le revers juridique du spectacle

Car si la beauté du geste est incontestable, la loi, elle, ne tremble pas.

Selon le règlement de la LFP, tout usage d’engin pyrotechnique est passible de sanction. Et le FC Nantes connaît la facture par cœur. 15 000 euros d’amende en août 2024 pour 18 fumigènes contre… Montpellier déjà. Huis clos total en avril pour 281 engins contre Strasbourg.

DateMatchFumigènesSanction
Août 2024Nantes – Montpellier18Amende de 15 000 euros
Avril 2024Nantes – Strasbourg281Huis clos + fermeture tribune

Selon la LFP : “Le club a été informé de mesures de sécurité renforcées, incluant une double palpation à l’entrée de la Tribune Loire.”

La direction du club n’a pas caché son exaspération. Dans un communiqué cité par TF1 Info, elle évoque “des comportements qui ternissent une tribune reconnue comme l’une des plus belles de France”.

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Retour d’expérience #2 :

J’ai assisté à une fermeture de tribune en 2023 contre Reims. L’ambiance, d’un coup, s’était effondrée. Sans la Loire, La Beaujoire ne chante plus, elle survit. Voilà pourquoi ce débat divise autant : on parle ici de l’âme du stade.

Soutien passionné ou rupture consommée ?

À la fin du match contre Montpellier, tout semblait réuni pour une fête. Mais une banderole glaciale a surgi : “Rideau sur une nouvelle saison noire”. Puis, le vide : la Brigade Loire quitte le stade au coup de sifflet final.

Matthis Abline a confié sa frustration à Tribune Nantaise :

“On aurait aimé fêter ça avec tout le monde. Malheureusement, on va devoir le faire entre nous.”

Selon le sociologue Nicolas Hourcade, spécialiste des supporters, ces réactions s’inscrivent dans une relation abîmée :

“Les huis clos collectifs punissent tout le monde, pas uniquement les fauteurs. Cela crée des tensions profondes et persistantes.”

Le paradoxe français : tolérance zéro vs culture ultra

En Allemagne ou en Angleterre, les fumigènes sont davantage tolérés, parfois même encadrés. En France, c’est l’interdiction stricte qui prime.

Selon Hourcade :

“On ferme des tribunes entières en France. C’est symbolique, mais inefficace. Et ça détruit la culture ultra.”

Témoignage :

“Je suis père de famille et abonné en Loire depuis dix ans. Les fumis ? C’est la magie. Mais je comprends le club. C’est injuste de payer 15 000 € chaque fois. On doit dialoguer. Pas punir aveuglément.” — Mickaël D., 42 ans, fidèle de La Beaujoire.

Entre feu sacré et ligne rouge

“La pyro” est devenue une revendication artistique, un cri de fidélité, mais aussi une épine dans le pied du FC Nantes. Le club a réussi sportivement là où beaucoup le pensaient condamné, mais n’a toujours pas réconcilié son cœur populaire.

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Le vrai défi 2025-2026 ?

Réussir sur le terrain. Mais aussi retrouver l’unité en tribune. Car à Nantes, l’adrénaline ne vient pas que du ballon. Elle brûle dans les travées, crépite dans les chants, et parfois, s’envole en fumée rouge dans le ciel de la Loire.

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