Ce mardi 20 mai 2025, la mobilisation nationale des taxis se poursuit avec intensité dans le Sud-Est de la France. À Marseille, Toulon, en Haute-Savoie et à La Réunion, les opérations escargot bloquent les axes majeurs. À Nantes, en revanche, aucun rassemblement n’est signalé après l’action musclée de lundi.
À retenir :
- Le Sud-Est touché par des blocages massifs sur autoroutes et centres urbains.
- Aucune mobilisation en ce 20 mai à Nantes, après une journée tendue la veille.
- Les taxis dénoncent la réforme du transport sanitaire et ses impacts économiques.
Une journée sous tension dans le Sud-Est
Marseille : les grands axes pris d’assaut dès l’aube
Les chauffeurs de taxi des Bouches-du-Rhône ont reconduit leur mouvement ce mardi dès 7 heures du matin. Trois principaux accès à Marseille – A7, A55 et A50 – ont été pris pour cibles par des convois partant de la place Castellane, de Plan de Campagne et du parking Auchan La Valentine. Selon la préfecture, les perturbations ont été « exceptionnelles », notamment sur les trajets vers la Gare Saint-Charles et l’aéroport Marseille-Provence.
« Il faut anticiper très fortement son arrivée si vous avez un TGV ou un avion ce mardi » — avertissement préfectoral relayé par Made in Marseille.
Toulon : le tunnel fermé, les axes saturés
À Toulon, la situation est encore plus tendue. Le tunnel de la ville a été fermé dans les deux sens, provoquant des bouchons massifs sur l’A50 et l’A57. Les rassemblements ont débuté dès 5h30, notamment à Ollioules et sur l’aire de La Garde/La Chaberte. La circulation sur le réseau secondaire est quasiment à l’arrêt, forçant les automobilistes à trouver des itinéraires de secours.
Selon Radio Vinci Autoroutes, ces opérations ont provoqué jusqu’à 90 minutes de ralentissement sur certains tronçons.
La mobilisation s’étend : Haute-Savoie, La Réunion
À Annecy, une opération escargot a perturbé les frontaliers entre Saint-Martin-Bellevue et la douane suisse de Bardonnex. À La Réunion, deux convois se sont dirigés dans l’après-midi vers la préfecture de Saint-Denis, en vue d’une réunion décisive avec le préfet Patrice Latron. Là-bas, les enjeux sont encore plus cruciaux : 85 000 usagers dépendent chaque année du transport sanitaire en taxi.
Nantes fait exception : retour à la normale
Une mobilisation intense… la veille
Nantes avait connu une journée agitée lundi 19 mai. Près de 300 véhicules s’étaient rassemblés dès l’aube sur le périphérique nantais pour des opérations escargot. La circulation avait été fortement perturbée, notamment devant la CPAM et la préfecture, symboles de la contestation des chauffeurs contre la nouvelle tarification du transport sanitaire.
Retour d’expérience :
« On voulait marquer les esprits, mais sans mettre les Nantais en danger. La manif d’hier a montré notre détermination », explique Bruno, chauffeur de taxi à Rezé.
Le calme revenu ce mardi
Ce 20 mai, aucune action n’a été recensée à Nantes. Les plateformes locales comme Allo Taxi Nantes et Heptaxis confirment une activité normale. Les réseaux sociaux des organisations syndicales locales ne signalent aucune nouvelle mobilisation. Le mouvement ne semble donc pas reconduit dans la capitale ligérienne, du moins pour l’instant.
Les raisons profondes du mouvement
La réforme du transport sanitaire
Au cœur de la colère : la nouvelle convention tarifaire proposée par l’Assurance maladie. Elle prévoit notamment la suppression du paiement des retours à vide, et l’obligation de transports partagés pour les patients. Une mesure jugée inacceptable par la profession.
« On ne transporte pas des colis. Ce sont des malades, parfois vulnérables, qui ont besoin d’intimité et de sécurité. »
— Hugues Atchy, président de la Fédération des taxis indépendants 974 (source : Imaz Press).
Des pertes financières redoutées
Selon les syndicats, ces nouvelles mesures pourraient faire perdre jusqu’à 40 % de chiffre d’affaires à certains artisans, en particulier en zones rurales ou insulaires comme La Réunion. Le gouvernement vise 300 millions d’euros d’économie d’ici 2027 sur les transports sanitaires, dont la moitié à la charge des taxis.
Retour d’expérience :
« J’ai déjà réduit deux contrats d’assistants. Cette réforme va m’obliger à vendre l’un de mes véhicules », témoigne Sabine, exploitante à Aix-en-Provence.
Tableau des zones impactées
| Région | Type d’action | Principaux points bloqués |
|---|---|---|
| Marseille | Opérations escargot | A7, A50, A55, Gare Saint-Charles, Castellane |
| Toulon | Tunnel fermé, blocages | A50, A57, Carrefour Ollioules, aire de La Garde |
| Haute-Savoie | Opération escargot | Saint-Martin-Bellevue – douane de Bardonnex |
| La Réunion | Convois vers la préfecture | Est et Sud vers Saint-Denis |
| Nantes | Pas de mobilisation ce mardi | Mobilisation lundi 19 mai uniquement |
« Ce n’est pas une grève pour bloquer les gens, mais pour se faire entendre face à des décisions injustes. »
Le 20 mai 2025, les taxis bloquent le Sud-Est dans un mouvement de protestation. À Nantes, la mobilisation ne se poursuit pas après l’action du 19 mai.
Et vous ? Avez-vous été impacté par la grève ? Avez-vous des témoignages à partager ? Commentez ci-dessous et participez au débat.