Manifestation des agriculteurs sur les autoroutes, ce 23 mai 2025

By Erwan

Ce vendredi 23 mai 2025, des centaines d’agriculteurs français ont à nouveau pris d’assaut les grands axes autoroutiers. À quelques jours de l’examen parlementaire de la loi Duplomb, ils entendent faire entendre leur voix face à ce qu’ils considèrent comme un recul politique. Les automobilistes en paient le prix fort : des autoroutes comme l’A1, l’A2, l’A25 ou l’A16 sont entièrement bloquées.

Des dizaines d’axes routiers stratégiques sont paralysés ce 23 mai 2025 par les agriculteurs, en amont du débat sur la loi Duplomb. Une mobilisation spectaculaire et prolongée, reflet d’un monde rural en crise.

À retenir :

  • Plusieurs autoroutes sont fermées depuis le 19 mai, comme l’A1, l’A2 et l’A25.
  • L’autoroute A16 est bloquée depuis le 22 mai dans l’Oise.
  • Les agriculteurs dénoncent le “détricotage” de la loi Duplomb.
  • Une mobilisation nationale est annoncée pour le 26 mai 2025.

Un blocage autoroutier d’ampleur nationale

Ce vendredi, la situation est particulièrement tendue sur l’autoroute A16 à Beauvais. Bloquée depuis jeudi par les agriculteurs de l’Oise, elle reste fermée entre les sorties 14 et 15. Selon Régis Desrumeaux, président de la FDSEA locale, ce blocage a été organisé « pour peser dans les négociations parlementaires ».

Dans le Nord de la France, les blocages initiés le 19 mai sur l’A1 à Seclin, l’A2 à Marly, et l’A25 à Steenvoorde sont toujours actifs. Des centaines de tracteurs ont été recensés sur ces axes. Simon Ammeux, président de la FRSEA Hauts-de-France, a organisé un système de relèves : « On se relaie jour et nuit pour tenir les barrages jusqu’à lundi minimum. »

« On va avoir un marquage au maillot de nos députés qui va être énorme. On va suivre chacun de nos députés. »
— Régis Desrumeaux, président FDSEA Oise (source : Le Parisien)

Les raisons de la colère : une loi vidée de son sens

À l’origine de la mobilisation, la proposition de loi Duplomb, censée simplifier les règles agricoles. Mais selon les syndicats agricoles, le texte a été « dénaturé » en commission parlementaire. Trois sujets cristallisent la colère :

  • Le stockage de l’eau : sujet central en période de sécheresse, notamment dans le Nord.
  • Les produits phytosanitaires : leur accès serait encore restreint.
  • L’agrandissement des exploitations : simplifications supprimées ou revues à la baisse.
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Selon Bérengère Chombart, agricultrice dans le Pas-de-Calais : « Les amendements vont rendre les choses encore plus complexes. C’est pire qu’avant. » Ce sentiment d’injustice, déjà latent en 2024 lors des premières manifestations, est ravivé par ce que les agriculteurs perçoivent comme un reniement des engagements de l’État.

Une situation logistique explosive

Ces blocages ne sont pas sans conséquence. Selon la préfecture du Nord, plus de 130 tracteurs étaient encore déployés ce matin, mobilisant des dizaines de gendarmes. Les autorités recommandent de reporter tout déplacement et d’éviter les secteurs touchés.

Une liste à puce a été diffusée pour orienter les conducteurs :

  • A16 fermée entre Beauvais sud et nord.
  • A1 bloquée à Seclin (Lille).
  • A2 coupée à Marly (Valenciennes).
  • A25 inaccessible entre Lille et Dunkerque.

Dans un contexte déjà perturbé par la grève des taxis, la France connaît un véritable vendredi noir sur les routes.

Une pression politique avant le 26 mai

Ces actions s’inscrivent dans une stratégie d’escalade, clairement assumée par la FNSEA. Arnaud Rousseau, son président, appelle à une mobilisation nationale le 26 mai, jour de l’examen du texte à l’Assemblée. Des blocages sont attendus autour de Paris pour une durée indéterminée.

Selon le site de la FRSEA Île-de-France, plusieurs convois agricoles s’organisent déjà pour encercler la capitale, en ligne avec leur volonté de peser sur chaque député.

« L’an dernier, il y avait de l’écoute. Cette année, tout est détricoté. On vit ça comme une trahison. »
— Christophe Catteau, agriculteur à Wattrelos (source : TV5 Monde)

Deux retours d’expérience sur le terrain

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Jean-Michel, 47 ans, agriculteur dans la Somme

« En 2024, on avait déjà bloqué l’Amiénois. On pensait avoir été entendus. Ce qu’ils nous font aujourd’hui, c’est pire que du mépris. »

Élise, éleveuse dans l’Oise, 34 ans

« Je suis venue avec mes collègues. On n’a pas le choix. Le stockage d’eau, c’est vital. Là, on nous empêche de survivre. »

Tableau des principaux blocages autoroutiers en cours

AutorouteSecteur concernéDébut du blocageÉtat actuel
A16Beauvais (Oise)22 maiFermée
A1Seclin (Nord)19 maiFermée
A2Marly (Valenciennes)19 maiFermée
A25Steenvoorde (Nord)19 maiFermée

Témoignage

« Je travaille dans le transport alimentaire. Depuis lundi, c’est impossible de livrer. On tourne en rond. Et ça va durer encore ? »
— Romain, chauffeur routier en Hauts-de-France

Selon Vinci Autoroutes, cette situation est la plus tendue sur le réseau depuis les Gilets Jaunes. Les autorités tentent de maintenir le dialogue, mais les syndicats agricoles avertissent qu’aucune levée ne sera envisagée avant lundi.

À vous maintenant : pensez-vous que le gouvernement répondra à ces actions ? Partagez votre avis en commentaire.

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