Le 5 juin 2025, les agents du Crous de Nantes participent à une mobilisation nationale contre la réforme des retraites et la dégradation des conditions de travail dans les services publics. La manifestation, prévue à 14 h place de Bretagne, s’inscrit dans une convergence des luttes sociales et universitaires.
À retenir :
- Manifestation prévue à 14 h place de Bretagne
- Grève nationale intersyndicale contre la réforme des retraites
- Participation active des agents du Crous de Nantes
- Services de restauration universitaire partiellement fermés
- Revendications : salaires, effectifs, qualité du service public
Une mobilisation ancrée dans un contexte national tendu
La grève du 5 juin 2025 est portée par un front intersyndical large, avec la CGT en première ligne. Cette date n’a pas été choisie au hasard : l’Assemblée nationale examine le même jour une proposition visant à abroger la réforme des retraites de 2023. C’est donc une journée à forte résonance politique et sociale.
Selon la CGT, « la réforme des retraites ne passe toujours pas et fait des ravages ». Dans ce contexte, les agents du Crous se joignent aux cortèges pour faire entendre une colère qui dépasse largement la seule question des retraites.
« La réforme n’a rien réglé. Elle aggrave les inégalités et détruit notre modèle social », dénonce un représentant syndical du Crous de Nantes.
Le Crous de Nantes dans la tourmente
Une surcharge de travail dénoncée par les agents
Dans les six grandes villes couvertes par le Crous de Nantes Pays de la Loire, 657 agents assurent au quotidien restauration, logement et accompagnement social. Mais les chiffres sont parlants : 111 postes sont actuellement vacants, soit près de 17 % des effectifs.
À titre d’exemple, au restaurant universitaire Vaurouzé du Mans, 11 agents servent chaque jour entre 900 et 1000 étudiants, dans une salle de 300 places seulement. Ce sous-effectif chronique pèse lourdement sur les conditions de travail.
Témoignage d’une agente du Crous :
« On est en sous-effectif tout le temps, on fait comme on peut, mais à bout de force. »
Des conditions de travail dégradées
Les agents dénoncent un manque criant d’investissement, tant dans les infrastructures que dans le matériel. Nombre d’équipements sont vétustes, les rythmes de travail sont intenses, et la reconnaissance salariale demeure faible. Un agent DAPOUS (contractuel) peut passer 25 ans de carrière avant d’atteindre un indice au-dessus du minimum légal de la fonction publique.
Selon la CGT Crous, les écarts de traitement entre titulaires et contractuels nourrissent un sentiment d’injustice généralisée, qui alimente une profonde démotivation.
L’impact de la grève sur les étudiants
Restauration et hébergement perturbés
Selon les retours du terrain, un restaurant universitaire sur deux pourrait rester fermé le 5 juin. Cette perturbation vise à alerter l’opinion publique sur l’importance des services du Crous, en particulier pour les étudiants en situation de précarité.
Le prix du repas à 1 € pour les boursiers est un acquis social fragile. Il est menacé par la pression budgétaire et le sous-effectif permanent.
« La grève du Crous révèle un mal-être profond, un système à bout de souffle. »
Une grève aussi pédagogique
Des tracts seront distribués aux étudiants devant les Restos U, afin d’expliquer le sens de la mobilisation. Objectif : établir un dialogue avec ceux qui bénéficient des services, mais qui ignorent souvent la réalité du travail des agents.
D’après mon expérience de terrain lors de précédentes mobilisations étudiantes en 2023, ce type d’action crée souvent une solidarité inattendue entre agents et étudiants, unis face à la dégradation du service public.
Une convergence politique locale et nationale
Une manifestation à double enjeu à Nantes
La manifestation nantaise se tiendra à 14 h place de Bretagne, rassemblant les secteurs de l’énergie, de l’enseignement, des services publics et bien d’autres encore. En parallèle, un second front de mobilisation est prévu à 17 h contre l’organisation d’un événement controversé lié à l’extrême droite, près du pont W. Brandt.
Selon la FSU 44, cette double mobilisation traduit une volonté de convergence des luttes, dépassant les seuls clivages syndicaux. Elle réunit étudiants, associations, partis politiques et citoyens engagés.
Défendre un modèle social menacé
Les agents du Crous ne réclament pas seulement de meilleures conditions de travail. Ils défendent un modèle de société basé sur la solidarité et l’égalité des chances. Les logements étudiants, les repas accessibles, l’accompagnement social sont autant de piliers essentiels à la réussite étudiante.
Mon retour d’expérience lors de la mobilisation nationale de janvier 2024 à Angers m’a confirmé combien ces mobilisations résonnent avec l’attachement profond des Français à leurs services publics.
Tableau : État des effectifs dans les Crous Pays de la Loire
Ville | Agents en poste | Postes vacants | Taux de vacance |
---|---|---|---|
Nantes | 290 | 50 | 14,7 % |
Le Mans | 125 | 23 | 18,4 % |
Angers | 112 | 15 | 13,4 % |
La Roche-sur-Yon | 65 | 12 | 18,4 % |
Laval | 37 | 6 | 16,2 % |
Saint-Nazaire | 28 | 5 | 17,8 % |
La réussite de la mobilisation du 5 juin dépendra de la capacité des organisations syndicales à rassembler largement et à porter haut les revendications du terrain. Mais une chose est sûre : les agents du Crous ont décidé de ne plus se taire.
Et vous, que pensez-vous de cette mobilisation ? Les agents du Crous ont-ils raison de faire grève ? Vos commentaires sont les bienvenus en bas de l’article.