Le nombre de voitures radars privées va tripler d’ici fin 2025 pour atteindre 300 unités. Ce déploiement massif, étendu à presque tout le territoire métropolitain, suscite inquiétudes, débats et accusations de « racket » déguisé sous couvert de sécurité routière.
A retenir :
- 300 voitures radars privées prévues fin 2025
- Présence dans 11 régions métropolitaines
- Exceptions : Corse et Île-de-France
- Fonctionnement quotidien, même jours fériés
- Zones urbaines exclues de la verbalisation
Une extension nationale massive programmée d’ici fin 2025
D’ici à décembre 2025, près de 300 voitures radars privées devraient être en circulation sur les routes françaises, contre seulement 90 début 2024. Selon les chiffres communiqués par la Sécurité routière et relayés par RMC, cela représente un triplement en moins de deux ans. Le dispositif, déjà bien ancré en Normandie, s’est progressivement étendu à d’autres régions comme la Bretagne, les Pays de la Loire, ou encore le Grand Est.
Selon la source radar-prive.fr, trois nouvelles régions – Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie – rejoignent le dispositif en 2025, avec un total de 126 nouveaux véhicules affectés à 31 départements.
Des véhicules banalisés difficilement repérables
Les voitures radars privées sont des modèles classiques (Peugeot 308, Skoda Octavia, Seat Leon), soigneusement choisis pour se fondre dans la circulation. Équipées de radars GATSO Millia à flash infrarouge invisible, elles peuvent contrôler la vitesse de plusieurs véhicules simultanément, dans les deux sens de circulation.
Selon Actiroute, ces voitures ne verbalisent que lorsqu’elles sont en mouvement, ce qui exclut les zones urbaines limitées à 50 km/h ou moins. Les infractions enregistrées sont transmises au Centre national de traitement des infractions de Rennes, ce qui explique pourquoi les amendes peuvent arriver plusieurs jours après l’excès de vitesse.
« Je pensais que nous concourions à la sécurité routière. Or, les voitures radars sont des dangers. »
Témoignage d’un chauffeur anonyme de radar privé
Des sociétés privées chargées de faire appliquer la loi
Depuis 2018, l’État délègue la conduite de ces véhicules à des entreprises sous contrat comme OTC. Les chauffeurs doivent disposer d’un casier judiciaire vierge et d’un permis avec au moins 10 points. Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas payés au nombre de PV, mais à la distance parcourue, souvent entre 150 et 200 km par mission. Une pénalité est même prévue s’ils roulent trop lentement, incitant indirectement les automobilistes à les dépasser.
Retour d’expérience :
En reportage en Corrèze, j’ai suivi un chauffeur de radar privé. Son trajet était rigoureusement déterminé. Il m’a confié ne jamais savoir combien d’infractions étaient enregistrées par jour.
En Loire-Atlantique, un automobiliste verbalisé cinq jours après avoir doublé une voiture anonyme sur une départementale a découvert le système. “On ne voit rien, pas de flash, pas de radar. C’est plus sournois que les anciens radars !” confiait-il.
Sécurité routière ou machine à cash ?
Le dispositif suscite de vives critiques. Selon Jean-Yves Lamant (Ligue contre la violence routière), ces voitures sont un outil dissuasif essentiel : “C’est l’un des seuls moyens de prendre les conducteurs en flagrant délit.”
Mais pour Pierre Chasseray, délégué général de 40 Millions d’automobilistes, “C’est une hérésie. On est sur un plan de croissance, pas de sécurité.”
Selon TF1 Info, la question d’efficacité en matière de prévention immédiate reste posée, les conducteurs ne recevant souvent leur contravention que bien après. Un argument repris par les opposants qui parlent d’un “racket à retardement” plutôt que d’un outil pédagogique.
Tableau des régions concernées en 2025
Région | Voitures radars privées en 2025 |
---|---|
Normandie | Oui |
Bretagne | Oui |
Pays de la Loire | Oui |
Centre-Val de Loire | Oui |
Nouvelle-Aquitaine | Oui |
Hauts-de-France | Oui |
Bourgogne-Franche-Comté | Oui |
Grand Est | Oui |
Auvergne-Rhône-Alpes | Oui |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | Oui |
Occitanie | Oui |
Île-de-France | Non |
Corse | Non |
Une évolution encore incertaine pour certaines zones
La Corse et l’Île-de-France restent temporairement en dehors du dispositif. Selon plusieurs sources, l’absence de voitures radars privatisées sur l’île serait due à des raisons logistiques et politiques, tandis que l’Île-de-France pourrait être concernée prochainement, une fois les déploiements régionaux finalisés.
“Les voitures radars privées sont devenues un outil incontournable du contrôle routier en France.”
Citation parue dans Le Figaro, 3 juin 2025
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