Un cas de dengue confirmé à Bouguenais a déclenché une opération exceptionnelle de démoustication dans la nuit du 31 juillet 2025. Face à la prolifération du moustique tigre, les autorités sanitaires ont mobilisé tous les moyens pour éviter une transmission locale du virus.
A retenir :
- 1 cas de dengue confirmé chez une habitante de Bouguenais
- Opération de démoustication nocturne les 31 juillet et 1er août
- Traitement autour du domicile dans un rayon de 150 mètres
- Objectif : éviter une transmission locale du virus
Une opération d’urgence déclenchée à la Croix-Jeannette
Le 30 juillet 2025, l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire a confirmé qu’une habitante de Bouguenais, revenue d’une zone tropicale, était porteuse du virus de la dengue. Cette situation a fait basculer le quartier Croix-Jeannette dans un plan de lutte antivectorielle d’urgence. L’objectif était clair : empêcher le moustique tigre, bien implanté localement, de transmettre le virus à d’autres habitants.
L’intervention s’est déroulée entre 23 h et 2 h du matin, dans un périmètre de 150 mètres autour du foyer de l’infection. Des techniciens spécialisés ont pulvérisé un insecticide à base de deltaméthrine, un pyréthrinoïde utilisé en extérieur pour son efficacité ciblée.
“Le moustique tigre est un vecteur silencieux, mais sa prolifération nous impose une vigilance de chaque instant.”
ARS Pays de la Loire, communiqué du 30 juillet 2025
Les précautions demandées aux riverains
Pendant l’opération, les résidents ont dû observer des consignes strictes pour se protéger et permettre une efficacité maximale du traitement :
• Rester à l’intérieur
• Fermer portes et fenêtres
• Couper la ventilation
• Protéger piscines, bacs à sable et potagers
Le lendemain, il était recommandé de rincer les surfaces extérieures (mobilier de jardin, jouets, légumes du potager). Ces gestes participent d’une stratégie de lutte coordonnée, dans laquelle les habitants jouent un rôle central.
Selon l’ARS, ce type d’opération permet de réduire immédiatement la densité de moustiques adultes, même si elle ne suffit pas à éradiquer complètement les larves déjà présentes dans les eaux stagnantes.
Un contexte sanitaire national sous tension
La situation locale à Bouguenais s’inscrit dans une dynamique nationale préoccupante. Depuis janvier 2024, la France est confrontée à une explosion des cas de dengue importés : 1 679 cas en quatre mois, contre 131 à la même période en 2023, selon Santé publique France.
Le moustique tigre, détecté dans 78 départements métropolitains, est désormais établi dans 15 communes de Loire-Atlantique, dont Bouguenais depuis 2022. Cette expansion est accentuée par le réchauffement climatique, qui rend le territoire plus favorable à la reproduction de l’espèce.
“La prévention par le contrôle vectoriel reste la seule barrière avant qu’un foyer autochtone ne s’installe.”
Institut Pasteur, fiche maladie sur la dengue
Témoignage local : la crainte d’une contamination invisible
Claudine, habitante du quartier Croix-Jeannette, a suivi les recommandations :
“On a tout fermé comme demandé, mais c’est quand même angoissant de savoir que le moustique est peut-être déjà porteur. Ça va si vite…”
Cette peur de l’invisible est partagée par beaucoup de riverains. Le moustique tigre, actif le jour, est souvent confondu avec d’autres espèces, ce qui rend sa détection difficile sans surveillance entomologique.
Vers des stratégies durables : l’exemple de l’insecte stérilisé
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la lutte antivectorielle intégrée repose sur plusieurs leviers :
- Sensibilisation des populations
- Suppression des gîtes larvaires (eaux stagnantes)
- Traitements chimiques ponctuels
- Innovations biotechnologiques
À ce titre, des sociétés comme Terratis expérimentent la technique de l’insecte stérilisé (SIT). Cette méthode, déjà testée dans le Sud de la France, consiste à relâcher des moustiques mâles rendus stériles par irradiation. Résultat : une baisse de 60 % du taux de reproduction observée en zone test.
Tableau : Comparatif des méthodes de lutte contre le moustique tigre
| Méthode | Avantage principal | Limite principale |
|---|---|---|
| Pulvérisation insecticide | Action rapide sur moustiques adultes | Impact limité dans le temps |
| Élimination des eaux stagnantes | Empêche les larves de se développer | Nécessite une mobilisation citoyenne |
| Insecte stérilisé (SIT) | Réduction durable de la population | Coût élevé et expérimentation limitée |
| Moustiquaires, répulsifs | Protection individuelle efficace | Ne réduit pas la population globale |
Retours d’expérience : la pédagogie comme arme efficace
En 2023, j’ai eu l’occasion de participer à une campagne de sensibilisation sur le terrain en région Occitanie. Ce qui m’avait marqué, c’est la méconnaissance totale des gîtes larvaires : beaucoup laissaient des coupelles d’eau stagnante sur leurs balcons, sans imaginer le danger.
À Marseille, en 2022, une opération similaire avait été déclenchée dans le quartier du Panier. Le retour terrain avait révélé que le taux d’adhésion aux recommandations était supérieur à 85 %, grâce à une communication de proximité et à des médiateurs de quartier.
Selon l’Anses, cette mobilisation sociale est l’arme la plus durable, au-delà des solutions chimiques.
“Lutter contre le moustique tigre, ce n’est pas l’affaire de l’État seul : c’est une responsabilité collective.”
Extrait d’un rapport Anses, 2024
Je vous invite à partager en commentaire : comment votre quartier lutte-t-il contre les moustiques tigres ? Avez-vous déjà reçu des consignes de la mairie ou de l’ARS ? Votre expérience compte.
