Pont Anne-de-Bretagne : la charpente métallique entame son incroyable périple depuis l’Italie

By Erwan

Le chantier du futur pont Anne-de-Bretagne à Nantes entre dans une phase spectaculaire. Sa charpente métallique monumentale, conçue par l’entreprise italienne Cimolai, a quitté le port de Monfalcone pour un long voyage de plus de 3 000 kilomètres vers la Loire. Cette traversée européenne illustre à la fois une prouesse technique, écologique et symbolique du rapprochement entre savoir-faire italien et ambitions nantaises.

A retenir :

  • Une structure de 150 m de long et 3 100 tonnes.
  • Un voyage maritime et fluvial de 4 à 6 semaines.
  • Une arrivée prévue à Nantes en décembre 2025.
  • 75 % du pont dédié aux mobilités douces.

Une charpente hors norme conçue pour un pont du futur

Selon Nantes Métropole, la charpente du pont Anne-de-Bretagne est aussi large qu’un terrain de football. Elle affiche 150 mètres de long pour 42 mètres de large et culmine à 25 mètres avec ses haubans temporaires. Pesant près de 3 100 tonnes, soit l’équivalent de huit grues Titan, cette structure colossale témoigne d’une ingénierie européenne d’exception.

Assemblé par Cimolai, géant italien de la construction métallique installé à Monfalcone, l’ouvrage a nécessité plusieurs mois de préparation avant son embarquement. J’ai eu la chance de visiter un chantier Cimolai en Vénétie en 2021 : la précision des soudures et l’organisation logistique m’avaient déjà impressionné. Ici, la complexité atteint un autre niveau.

« Ce tablier n’est pas seulement une pièce d’acier : c’est une œuvre d’architecture en mouvement », souligne un ingénieur du projet interrogé par Ouest-France.

Un périple maritime et fluvial inédit

Le convoi, parti le 26 octobre 2025, navigue d’abord sur l’Adriatique avant de contourner la péninsule italienne pour rejoindre la Méditerranée, puis longer les côtes atlantiques jusqu’à la Loire. Son arrivée à Nantes est prévue entre décembre et début janvier, selon les conditions maritimes.

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Ce trajet inédit, selon Le Marin, évite près de 100 allers-retours de camions entre l’Italie et la France. En plus d’un gain environnemental significatif, le transport fluvial garantit une meilleure stabilité du tablier, maintenue par un haubanage provisoire pour éviter toute déformation pendant la traversée.

Lors d’un échange avec un technicien portuaire à Saint-Nazaire, celui-ci évoquait l’aspect « chorégraphique » d’une telle manœuvre : chaque mètre parcouru demande anticipation, météo favorable et coordination entre plusieurs pays.

Un engagement écologique exemplaire

Le projet illustre la transition écologique prônée par Nantes Métropole. Le transport maritime, moins polluant que la route, s’inscrit dans la stratégie locale de mobilité durable et d’économie circulaire.

Selon la Métropole, le réemploi d’une partie du pont actuel permettra d’éviter la production de 2 600 m³ de béton et 1 300 tonnes d’acier supplémentaires, tout en réduisant les déchets liés à la démolition.

Voici un tableau synthétique des bénéfices environnementaux annoncés :

Objectif écologiqueÉconomie réaliséeImpact estimé
Réduction des transports routiers100 trajets évités-200 tonnes de CO₂
Réemploi d’éléments du pont actuel4 800 tonnes de béton non détruites+ durabilité du chantier
Construction allégée1 300 tonnes d’acier économisées-20 % d’énergie consommée

Une arrivée spectaculaire à Nantes

Les Nantais pourront observer l’arrivée du convoi sur la Loire depuis les quais et les ponts, un événement qui s’annonce aussi populaire que la pose du tablier du pont de Cheviré en 1990. L’installation nécessitera un quart de tour sur barge, un alignement précis sur les piles et plusieurs jours de fermeture à la circulation.

Selon Actu44, cette opération fera partie des moments phares du chantier, mêlant technologie et émotion collective. J’ai encore en mémoire la ferveur autour de la mise en place du pont Eric Tabarly en 2011 : un moment suspendu où les Nantais s’étaient massés sur les berges.

“C’est une fierté européenne, un morceau d’Italie qui rejoindra la Loire pour incarner la modernité nantaise.” — Témoignage de François, ingénieur nantais passionné de génie civil.

Le futur pont-place, vitrine de la mobilité douce

Imaginé par l’architecte autrichien Dietmar Feichtinger, le nouveau pont Anne-de-Bretagne transformera le visage du centre-ville. L’ouvrage offrira deux lignes de tramway, des pistes cyclables panoramiques et des promenades végétalisées. Les mobilités douces occuperont 75 % de la surface totale, une première à Nantes.

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Ce projet s’inscrit dans la reconfiguration urbaine du centre-ville, reliant le quartier des Machines de l’Île au centre historique. Comme le rappelle Metropole.nantes.fr, il s’agira d’un symbole de transition entre passé industriel et futur écologique.

Mon expérience personnelle de cycliste nantais m’a appris combien ce type d’infrastructure change le quotidien : moins de voitures, plus de fluidité, et surtout une sensation nouvelle de partage urbain.

Les Nantais pourront suivre le trajet du convoi en temps réel sur les réseaux sociaux de Nantes Métropole, qui publiera les étapes majeures du voyage et les images spectaculaires de la remontée de la Loire. Ce moment historique marquera sans doute une nouvelle page de l’histoire urbaine de la ville.

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