Au sud de Nantes, l’ambition de dynamiser les zones industrielles se heurte à un double blocage. À Vertou, le Carré Saint-Anne et l’ex-friche des Mousquetaires restent inactifs malgré des plans approuvés et un contexte économique en demande d’espaces professionnels.
Ces retards interrogent la stratégie de développement économique de la métropole nantaise.
À retenir :
- Deux projets majeurs de parcs d’activité restent bloqués à Vertou, dans la zone de la Vertonne.
- Le Carré Saint-Anne, autorisé en 2022, n’a toujours pas démarré.
- Ces retards illustrent les tensions foncières et les incertitudes économiques du sud nantais.
Le Carré Saint-Anne : un projet de parc d’activité à l’arrêt depuis 2022
Le Carré Saint-Anne, situé rue de la Maladrie dans la zone industrielle de la Vertonne, devait être l’un des piliers du renouveau économique vertavien. Sur 16 866 m² de terrain, le programme prévoyait six bâtiments modernes, dont deux dédiés aux services et quatre ateliers divisés en 18 cellules modulables totalisant 9 178 m².
Le projet, conçu autour de volumes en acier et de toitures végétalisées, devait offrir un environnement attractif mêlant coworking, restauration et artisanat local.
« Ce chantier symbolisait une nouvelle ère pour les petites entreprises du sud nantais. »
Un architecte nantais impliqué dans les premiers plans
Malgré la délivrance du permis de construire en décembre 2022, aucune activité n’a démarré. Selon Ouest-France, les raisons de ce blocage tiennent à une commercialisation difficile et à un ralentissement du marché de l’immobilier d’entreprise.
Cette situation alimente l’incompréhension des acteurs économiques locaux, alors que Vertou bénéficie d’une accessibilité idéale à 3 minutes du périphérique nantais.
L’ex-friche des Mousquetaires : un autre site d’activité en suspens à Vertou
Quelques centaines de mètres plus loin, l’ex-friche des Mousquetaires reste également figée dans l’attente d’une reconversion. Ancienne zone logistique des enseignes de grande distribution, elle représente plusieurs milliers de mètres carrés inutilisés au cœur d’un bassin économique dynamique.
Ce terrain devait accueillir un parc artisanal favorisant la création de petites entreprises locales, mais aucune avancée concrète n’a été observée depuis plusieurs années. Selon Simplanter, cette inaction prive la zone industrielle de la Vertonne — qui compte plus de 700 entreprises sur 153 hectares — d’un levier supplémentaire de développement.
« Nous manquons cruellement de surfaces neuves pour installer nos activités. »
Un entrepreneur artisan du secteur
Un contexte de tension foncière dans la métropole nantaise
Les blocages des projets Carré Saint-Anne et de la friche des Mousquetaires illustrent un déséquilibre croissant entre la demande et l’offre foncière.
Selon l’Agence d’urbanisme de la région nantaise (AURAN), le sud de la métropole concentre une grande partie de la demande en implantations économiques, mais les contraintes environnementales et administratives ralentissent fortement la concrétisation des projets.
Ce phénomène n’est pas isolé. À Vertou comme à Rezé, plusieurs initiatives de réaménagement ont été repoussées en raison de la hausse des coûts de construction, de la rareté du foncier constructible et des exigences de la loi Climat et Résilience limitant l’artificialisation des sols.
Un contraste fort avec les réussites locales comme « Maladrie Le Soixante »
Pendant que certains projets stagnent, d’autres réussissent. Le parc artisanal “Maladrie Le Soixante”, livré en 2024 par le promoteur P2i, s’étend sur 9 000 m² et propose 21 ateliers modulables de 295 à 668 m².
Ce programme, rapidement commercialisé, démontre l’existence d’une forte demande en locaux d’activités flexibles.
Selon P2i, cette réussite repose sur une offre pragmatique et des coûts maîtrisés. Un modèle que le Carré Saint-Anne, plus ambitieux et plus coûteux, n’a pas su reproduire. Cette différence illustre la nécessité d’adapter la taille et la stratégie des projets économiques aux besoins réels des PME locales.
Tableau comparatif des projets de parcs d’activité à Vertou
| Projet | Localisation | Surface prévue | Statut actuel | Promoteur | Particularités |
|---|---|---|---|---|---|
| Carré Saint-Anne | Rue de la Maladrie (Vertonne) | 9 178 m² | Permis accordé en 2022, chantier non démarré | SAS Baden 16 | 6 bâtiments mixtes avec coworking et ateliers |
| Ex-friche des Mousquetaires | Rue de la Maladrie | Environ 6 000 m² (estimé) | Études suspendues | Non précisé | Réhabilitation d’un ancien site logistique |
Des enjeux économiques majeurs pour Vertou et la métropole nantaise
Ces projets gelés pèsent sur le dynamisme économique du sud de Nantes. Selon la CCI Nantes Saint-Nazaire, chaque projet d’environ 10 000 m² peut générer jusqu’à 300 emplois directs et indirects.
L’absence d’avancée retarde la création d’activités locales et réduit les recettes fiscales des collectivités.
« Ces retards traduisent un essoufflement de la stratégie métropolitaine. Il faut relancer la machine. »
Un élu de Vertou interrogé
Selon Vertou.fr, la commune mise désormais sur la concertation citoyenne et le budget participatif pour relancer la réflexion autour de ces friches, tout en cherchant de nouveaux investisseurs capables de redonner vie à ces terrains stratégiques.
