Le FC Nantes traverse une période sombre. Avec dix points en douze journées, les Canaris flirtent dangereusement avec la zone rouge. Cette situation, loin d’être une surprise, résulte d’années de décisions mal calibrées et d’une direction à bout de souffle.
Le club semble prisonnier d’un modèle dépassé, où les erreurs de gestion s’accumulent.
À retenir :
- Recrutement estival 2024 jugé catastrophique
- Direction sportive quasi inexistante
- Finances fragilisées et masse salariale encadrée
- Supporters et direction au bord de la rupture
Un mercato 2024 catastrophique qui plombe le FC Nantes
Selon Foot Mercato, le mercato estival du FC Nantes restera comme l’un des plus ratés de l’ère Kita. Le budget, réduit de 80 à 50 millions d’euros, a limité les ambitions. Résultat : des paris peu inspirés comme Uros Radakovic, défenseur serbe critiqué pour ses performances, ou Kwon Hyeok-kyu, trop neutre dans le jeu.
Le recrutement low-cost, incarné par Amady Camara et Mayckel Lahdo, n’a pas répondu aux attentes. Seul Luis Castro, arrivé sur le banc, a semblé donner une direction au projet, bien qu’un seul succès ait été enregistré sur les huit derniers matchs.
“Nantes donne l’impression de recruter pour remplir des cases, pas pour construire une équipe.”
Témoignage d’un ancien recruteur du club
Une politique de recrutement obsolète et sans stratégie moderne
D’après Ouest-France, le FC Nantes reste l’un des rares clubs de Ligue 1 sans directeur sportif. Waldemar et Franck Kita continuent de gérer eux-mêmes les transferts, appuyés seulement par deux recruteurs : Baptiste Drouet et Alexandre Ambroziewicz.
Cette organisation minimaliste, digne d’un autre temps, contraste avec les méthodes modernes fondées sur la data et le scouting numérique. Les Kita privilégient toujours les “coups de réseau”, une logique risquée dans un championnat devenu ultra-compétitif.
Selon Le Quotidien du Sport, cette approche “familiale” du football empêche le club d’évoluer vers un modèle professionnel et transparent.
Une crise financière profonde accentuée par la chute des droits TV
Le budget du FC Nantes a fondu en trois ans. De 80 millions d’euros en 2022, il est passé à 50 millions en 2025. Les droits télévisuels, qui représentaient près du tiers des revenus, se sont effondrés à 6 millions d’euros.
Waldemar Kita a dû injecter 35 millions d’euros sur ses fonds personnels en 2024 pour éviter la faillite. La DNCG a réagi en imposant un plafond salarial à 50 000 euros nets par joueur.
| Saison | Budget estimé | Résultat d’exploitation | Apport présidentiel |
|---|---|---|---|
| 2023-2024 | 70 M€ | -7 M€ | 12 M€ |
| 2024-2025 | 55 M€ | -25 M€ | 35 M€ |
| 2025-2026 | 50 M€ | -14 M€ (prévision) | À confirmer |
Des résultats sportifs qui confirment la dégringolade
Avec seulement deux victoires en douze matchs, le FC Nantes affiche un bilan inquiétant. Sa 14e place actuelle ne doit rien au hasard : les Canaris possèdent la 13e défense (18 buts encaissés) et la 14e attaque (11 buts marqués).
Le nul concédé au Havre (1-1) le 8 novembre, après un but encaissé dans les arrêts de jeu, symbolise ce manque de maîtrise.
Selon Opta Analyst, si la tendance se poursuit, Nantes terminerait la saison avec 28 points, un total synonyme de relégation.
Luis Castro déjà fragilisé par les tensions internes
La défaite face à Metz (0-2) a marqué un tournant. Livefoot rapporte que Waldemar Kita est descendu dans les vestiaires à la mi-temps pour exprimer sa colère. Cette intervention musclée a tendu les relations avec Luis Castro, qui commence à sentir la pression monter.
“On sent un fossé entre la direction et l’entraîneur. Chacun avance dans son couloir sans communication”, confie un membre du staff.
L’avenir du technicien portugais dépendra des prochaines rencontres, où la moindre contre-performance pourrait sceller son sort.
Des supporters du FC Nantes excédés et en rupture totale
Selon Hit West, la colère des supporters nantais atteint un niveau inédit. Lors du match contre Metz, les tribunes ont explosé : chants hostiles, banderoles insultantes et départ massif des ultras de la Tribune Loire.
Les slogans “On est en Ligue 2” ou “Oh Waldemar, à cause de toi on se tape la honte” traduisent un ras-le-bol généralisé.
La fracture semble désormais irrémédiable entre les fans historiques et une direction jugée “hors-sol”. Le climat autour de la Beaujoire devient explosif, au point d’avoir nécessité une intervention des forces de l’ordre.
Une instabilité chronique sous l’ère Kita
Depuis l’arrivée de Waldemar Kita en 2007, 21 entraîneurs se sont succédé sur le banc nantais. Une valse incessante qui illustre l’absence de cap et de stabilité.
Antoine Kombouaré, limogé au printemps 2025, n’était que le dernier d’une longue liste.
Selon Le Monde, le club fait face à plusieurs procédures judiciaires liées à des “transferts douteux”, révélant un système opaque et usé. Cette gestion a profondément terni l’image du FC Nantes sur la scène nationale.
Une politique de ventes qui sacrifie le sportif
Face à la crise, Nantes mise sur la vente de ses jeunes talents. Nathan Zézé (20 M€ à Neom SC), Moses Simon (7 M€ au Paris FC) et Douglas Augusto (6,5 M€ à Krasnodar) ont quitté le club cet été.
Ces ventes permettent de stabiliser les comptes, mais affaiblissent l’effectif et frustrent les supporters.
Selon FootMercato, le club réclame entre 40 et 50 M€ pour Matthis Abline, bien au-dessus de sa valeur réelle. Cette politique, déconnectée du marché, alimente le malaise interne et bloque le renouvellement du groupe.
Le FC Nantes joue sa survie en Ligue 1
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 13 défaites à domicile sur les 16 dernières rencontres. La Beaujoire, autrefois symbole de ferveur, s’est transformée en théâtre de la désillusion.
Luis Castro doit redresser la barre rapidement pour éviter de rejoindre la longue liste des entraîneurs limogés par la famille Kita.
Le FC Nantes vit une crise systémique : gestion dépassée, effectif affaibli et supporters désabusés. La saison pourrait marquer un tournant dramatique pour un club qui fut jadis un modèle de formation et de jeu.