Sites internet en panne à cause de Cloudflare le 18 novembre 2025

By Erwan

Ce mardi 18 novembre 2025, une panne chez Cloudflare a brièvement grippé une partie d’Internet, rendant inaccessibles des services majeurs comme X, ChatGPT ou encore Zoom, et provoquant une avalanche d’erreurs 500 chez des milliers de sites dans le monde.

Que s’est-il passé ?

Mardi en fin de matinée (vers 11h20 GMT, soit 12h20 en France), Cloudflare, l’un des principaux fournisseurs d’infrastructure Internet au monde, a connu une brusque montée d’« erreurs internes » sur son réseau. Résultat immédiat : de nombreux sites ont commencé à renvoyer des pages « 500 – Internal Server Error » ou des messages indiquant un « internal server error on Cloudflare’s network ».

Sur sa page de statut, l’entreprise a reconnu un incident affectant plusieurs de ses services, tout en indiquant que ses équipes enquêtaient sur la cause et travaillaient à rétablir la situation.

Selon plusieurs médias spécialisés, l’incident s’est traduit par une période d’indisponibilité importante, d’environ une demi-heure pour la phase la plus critique, suivie de perturbations sporadiques (temps de réponse allongés, erreurs résiduelles) le temps que le trafic se stabilise.

Quels sites ont été touchés ?

Parce que Cloudflare se trouve « entre » les utilisateurs et les sites web, la panne s’est faite sentir très largement :

  • Réseaux sociaux : la plateforme X (ex-Twitter) a été l’un des services les plus visiblement affectés, avec des milliers de signalements d’utilisateurs incapables de charger le fil ou d’envoyer des messages.
  • IA et assistants en ligne : ChatGPT et d’autres services d’IA ont subi des indisponibilités partielles ou complètes, avec là encore des erreurs 500 en cascade.
  • Outils de visioconférence et de productivité : des services comme Zoom ont enregistré une hausse des incidents au même moment, signe que l’effet de bord dépassait largement le seul périmètre des sites « tech ».
  • Sites d’actualités et grands médias : des médias internationaux – dont certains en Europe – ont également signalé des difficultés d’accès, pages qui ne se chargent pas ou fonctionnalités dégradées.
  • Jeux en ligne et services divers : plusieurs plateformes de jeu et services web variés ont rapporté des problèmes de connexion et de latence.
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En France, des sites s’appuyant sur les services de Cloudflare ont eux aussi été touchés, avec des erreurs 500 massives et une impression de « panne générale d’Internet » pour de nombreux internautes.

Pourquoi une panne chez Cloudflare bloque autant de sites ?

Pour comprendre l’ampleur de l’incident, il faut rappeler le rôle de Cloudflare dans l’écosystème web :

  • Réseau de distribution de contenu (CDN) : Cloudflare réplique les contenus des sites sur des serveurs répartis partout dans le monde, afin de les charger plus vite et plus près des utilisateurs.
  • DNS et proxy inverse : de très nombreux sites délèguent à Cloudflare la résolution de leurs noms de domaine et le filtrage du trafic. Concrètement, lorsqu’un internaute tape l’adresse d’un site, c’est souvent l’infrastructure de Cloudflare qui répond en premier.
  • Bouclier de sécurité : l’entreprise fournit une protection contre les attaques DDoS et d’autres menaces, filtrant en amont une partie du trafic malveillant.

Selon certaines estimations, une part très importante des sites dans le monde utilise au moins un service de Cloudflare. Dans ce contexte, une panne globale ou un dysfonctionnement majeur a mécaniquement des effets en chaîne sur des milliers, voire des millions de services.

Origine de l’incident : ce que l’on sait (et ce que l’on ignore)

À l’heure actuelle, les informations disponibles restent partielles :

  • Cloudflare évoque une augmentation soudaine de trafic inhabituel, entraînant une hausse des taux d’erreur sur plusieurs services.
  • L’incident est survenu alors que l’entreprise menait ou venait de mener des opérations de maintenance dans certains centres de données, notamment en Amérique du Sud, ce qui alimente les spéculations sur un éventuel lien indirect.
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Pour l’instant, aucune communication officielle ne confirme qu’il s’agit d’une attaque ou d’un problème de configuration spécifique. Les premiers éléments publiés indiquent surtout que la cause profonde fait encore l’objet d’une enquête interne.

En revanche, la chronologie est assez claire : Cloudflare reconnaît le problème, annonce travailler au rétablissement, puis indique que les services commencent à se remettre, tout en prévenant que certains clients peuvent continuer à observer des erreurs élevées pendant un certain temps.

Combien de temps la panne a-t-elle duré ?

Les témoignages d’utilisateurs, les graphiques de suivi de pannes et les informations disponibles convergent vers le scénario suivant :

  • Phase aiguë : environ 20 à 30 minutes de panne sévère, durant lesquelles l’accès à de nombreux sites est quasiment impossible.
  • Phase de stabilisation : pendant une ou plusieurs heures, les utilisateurs continuent de rencontrer des erreurs sporadiques, des timeouts ou des lenteurs sur certains services critiques (X, ChatGPT, jeux en ligne…).
  • Retour progressif à la normale : dans l’après-midi, Cloudflare indique que la situation est « en voie de rétablissement », tout en maintenant la surveillance et en promettant un rapport plus détaillé une fois l’incident entièrement clos.

Sur les services de suivi des pannes, la courbe de signalements a connu un pic marqué en début de journée (heure américaine), puis une décroissance assez rapide au fur et à mesure de la résolution du problème.

Un rappel brutal de la dépendance à quelques acteurs clés

Cet épisode illustre une nouvelle fois la forte concentration de l’infrastructure Internet entre les mains de quelques grands acteurs : hébergeurs cloud, fournisseurs DNS, CDN, plateformes d’authentification, etc.

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Cloudflare agit comme un véritable « gatekeeper » du trafic web, en filtrant et accélérant le flux de données pour une part significative des sites mondiaux. Lorsqu’un tel acteur subit un incident, les effets se comparent à une panne de grande ampleur chez un fournisseur d’électricité ou un opérateur télécom.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le sujet est mis en lumière : de précédentes pannes chez de grands acteurs du cloud avaient déjà montré à quel point la centralisation des services numériques pouvait fragiliser l’ensemble de l’écosystème.

Que peuvent faire les entreprises pour limiter l’impact de ce type de panne ?

Face à ce genre d’événement, plusieurs pistes reviennent dans les discussions entre professionnels :

  • Multiplier les fournisseurs critiques : quand c’est possible, éviter de dépendre d’un unique prestataire pour le DNS, le CDN ou l’authentification.
  • Prévoir des plans de repli : pages de secours hébergées en dehors de l’infrastructure principale, messages clairs pour informer les utilisateurs en cas de panne, modes « dégradés » limitant certaines fonctionnalités pour maintenir le strict minimum.
  • Surveiller en temps réel : intégrer des outils d’alerte multi-sources (logs internes, métriques de disponibilité, suivi des grands fournisseurs d’infrastructure) pour réagir plus vite.
  • Tester les scénarios de crise : comme on teste déjà les plans de continuité d’activité, simuler régulièrement la perte d’un fournisseur clé pour vérifier la résilience globale.

La panne Cloudflare du 18 novembre 2025 aura été brève, mais spectaculaire. En quelques dizaines de minutes, elle a rappelé à des millions d’utilisateurs que derrière une simple page web se cache une chaîne technique complexe… et qu’il suffit qu’un maillon central cède pour que tout un pan d’Internet vacille.

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