Académie de Nantes : des classes en breton ouvertes sans professeurs brittophones

By Loic

L’académie de Nantes a décidé d’élargir son offre de filières bilingues en breton, en primaire et au collège, pour la rentrée 2025. Ces ouvertures sont perçues comme un signal fort en faveur de la transmission de la langue bretonne en Loire-Atlantique. Pourtant, ce projet ambitieux est fragilisé par une réalité préoccupante : le manque criant de professeurs brittophones. Faute de personnel qualifié, des classes sont confiées à des contractuels débutants ou non-spécialistes, ce qui limite la qualité de l’immersion linguistique attendue.

Une situation qui suscite inquiétudes et débats.

À retenir :

  • De nouvelles classes bilingues en breton ouvertes en Loire-Atlantique.
  • Manque de professeurs brittophones qualifiés pour assurer l’enseignement.
  • Les syndicats réclament un plan de formation et de recrutement renforcé.

Une rentrée 2025 marquée par un manque criant d’enseignants

Depuis quelques années, l’académie de Nantes encourage la création de filières bilingues français-breton. Les établissements concernés se multiplient, mais la rentrée 2025 souligne encore une fois les limites de ce développement : le vivier de professeurs réellement brittophones est trop faible. Les rectorats, confrontés à une pénurie, recrutent alors des enseignants contractuels dont la maîtrise du breton reste insuffisante. Cela pose un problème de crédibilité pour des classes censées assurer une immersion linguistique complète et régulière.

État des lieux des classes bilingues en Loire-Atlantique

A lire également :  Pont Anne-de-Bretagne : la circulation enfin rétablie, mais seulement dans un sens
Niveau scolaireNombre de filières bilingues ouvertesTaux d’enseignants brittophones
Primaire1545 %
Collège738 %
Lycée230 %

« Ouvrir des classes sans enseignants qualifiés revient à affaiblir le projet linguistique »

Pascal O.

Des conséquences directes sur la qualité de l’enseignement

Les répercussions de ce manque de professeurs sont nombreuses. La qualité de l’apprentissage dépend largement du niveau linguistique des enseignants. Or, l’absence de brittophones empêche une véritable transmission culturelle et linguistique. Le recours à des enseignants peu expérimentés ou débutants ralentit la progression des élèves. Les syndicats rappellent qu’une filière bilingue n’a de sens que si elle garantit un enseignement solide et une immersion continue dans la langue bretonne.

« L’avenir des filières repose sur une politique de recrutement ambitieuse »

Franck A.

Les enjeux d’un recrutement insuffisant

Avant de détailler les perspectives de solutions, il est essentiel de comprendre pourquoi ce problème de recrutement fragilise l’avenir du bilingue. Plusieurs enjeux sont directement en cause :

  • Une pénurie de professeurs brittophones formés.
  • Un recours massif aux contractuels non-spécialistes.
  • Des conditions d’immersion linguistique insatisfaisantes.

Une pénurie structurelle

Le nombre de candidats réellement formés en breton reste trop faible. Les formations universitaires dédiées ne suffisent pas à alimenter le besoin croissant d’enseignants.

Le recours aux contractuels

Pour éviter de fermer des classes, l’académie embauche des enseignants contractuels. Mais la plupart n’ont qu’une connaissance rudimentaire de la langue, ce qui limite leur efficacité.

Une immersion compromise

Sans enseignants parfaitement brittophones, l’objectif d’une immersion linguistique perd de sa substance. Les élèves reçoivent un enseignement plus théorique que vécu, ce qui réduit l’efficacité des filières.

« La cohérence d’un projet bilingue repose sur la maîtrise de la langue par ceux qui l’enseignent »

James D.

Les actions et demandes des syndicats

Face à ce constat, plusieurs syndicats, comme la FSU et le SNUipp, multiplient les alertes. Ils demandent un plan clair de formation continue, accessible à tous les enseignants volontaires. Pour la rentrée 2025, seule une petite partie des besoins a été couverte, laissant un vide préoccupant. Les syndicats estiment que la langue bretonne, déjà en danger, ne pourra pas se développer durablement sans un soutien institutionnel fort.

A lire également :  Déchets à Nantes : qui exploitera le centre de traitement et de valorisation des déchets ?

Recrutement et besoins pour les filières bilingues

SecteurPostes nécessairesPostes pourvusÉcart constaté
Primaire5028-22
Collège2011-9
Lycée105-5

Des perspectives encore limitées

Malgré ces difficultés, quelques signaux positifs existent. Des associations locales encouragent la pratique et la formation au breton, en proposant des stages intensifs ou des cours pour adultes. Le rectorat soutient également l’ouverture régulière de nouveaux postes, même si la lenteur du processus reste critiquée. L’avenir des filières dépendra de la capacité à attirer des enseignants motivés et à développer une offre de formation solide. Cette dynamique prendra du temps, mais elle est jugée indispensable pour garantir la viabilité des classes bilingues.

La rentrée scolaire 2025 montre à quel point la question de l’enseignement du breton demeure un enjeu de société. Entre volonté institutionnelle et réalité du terrain, un fossé persiste. Le défi pour les années à venir sera de réduire cet écart par des recrutements mieux adaptés et une formation continue élargie.

En conclusion, l’académie de Nantes fait face à un paradoxe : développer les filières bilingues tout en manquant d’enseignants compétents pour les encadrer. La transmission de la langue bretonne repose sur un investissement humain qui tarde à se concrétiser. L’avenir du breton dans les écoles ligériennes dépendra de la volonté collective d’assurer une immersion authentique et durable pour les jeunes générations.

Pensez-vous que le bilingue breton a un avenir solide en Loire-Atlantique ? Partagez vos avis et vos expériences en commentaire.

Laisser un commentaire