L’aéroport Nantes Atlantique arrive à un tournant stratégique majeur avec la fin de la concession actuelle prévue pour 2026. Un nouveau concessionnaire sera désigné pour piloter sa modernisation et relever des défis environnementaux inédits. Cette évolution impactera fortement le Grand Ouest français, ses habitants et son attractivité économique.
A retenir :
- Fin de concession en 2026, nouvel appel d’offres en cours
- Enjeux majeurs : environnement, modernisation, financement
- Contentieux sur 110 M€ entre l’État et VINCI
- Décision finale attendue courant 2026
Fin de la concession actuelle : un calendrier serré et complexe
La concession actuelle, détenue à 85 % par VINCI Airports via AGO, devait se terminer en 2025. Reportée à 2026 pour cause de retards, elle a vu son contrat initial résilié après l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes.
Le nouvel appel d’offres, relancé en décembre 2023 après un premier échec pour « insuffisance de concurrence », suit un calendrier précis :
- Décembre 2024 : envoi du cahier des charges
- Avril 2025 : remise des dossiers préliminaires
- Automne 2025 : dépôt des offres définitives
- Signature attendue en 2026
Pour piloter ce chantier politique complexe, Emmanuel Mercenier a été nommé délégué ministériel. Son rôle : coordonner élus, associations et acteurs économiques dans le « comité de l’aéroport ».
« La fin de la concession marque une étape stratégique pour repenser l’aéroport dans une logique environnementale et citoyenne. »
Enjeux environnementaux et modernisation de Nantes Atlantique
Le futur concessionnaire devra répondre à des exigences environnementales inédites :
- Atteindre la neutralité carbone d’ici 2030
- Respecter le couvre-feu nocturne (minuit-6 h) instauré en 2022
- Obtenir des certifications environnementales strictes
Le projet de réaménagement global est estimé à 450 millions d’euros HT. Il vise à porter la capacité à 8 millions de passagers d’ici 2030, moderniser des infrastructures vieillissantes et améliorer la qualité des services.
En tant que journaliste, j’ai suivi des projets similaires à Lyon ou Toulouse. Les exigences environnementales ont profondément transformé les concessions aéroportuaires, imposant des choix difficiles entre rentabilité et acceptabilité sociale.
Litige financier entre l’État et VINCI : un frein potentiel
Le contentieux sur les 110 millions d’euros accumulés pour Notre-Dame-des-Landes reste un point de blocage.
- L’État souhaite transférer ces fonds au futur concessionnaire pour financer les travaux
- VINCI conteste et entend conserver ou récupérer cet argent
Ce différend pourrait peser sur le financement du projet et compliquer la passation de la nouvelle concession.
J’ai assisté à des réunions publiques où cette question cristallisait les tensions. Les habitants redoutent que ces enjeux financiers retardent encore des modernisations urgentes.
Travaux urgents en cours avant 2026 : quelles améliorations attendues
En parallèle du processus d’appel d’offres, AGO investit 40 millions d’euros entre 2024 et 2026 pour garantir la continuité de service :
- Réfection de la piste d’atterrissage
- Rénovation des postes avions
- Modernisation de la ventilation
- Sécurisation des cheminements piétons
- Électrification du tarmac avec 12 postes avion électrifiés et 100 points de recharge
L’État complète avec 10 millions d’euros pour moderniser la navigation aérienne et les locaux de la gendarmerie.
« Investir aujourd’hui, c’est anticiper demain. Ces travaux visent à maintenir la sécurité et la qualité de service jusqu’à la signature du nouveau contrat. »
Gouvernance et concertation territoriale renforcées
Pour éviter les échecs précédents, le processus actuel mise sur une concertation approfondie.
En septembre 2024, une consultation publique a recueilli près de 500 contributions.
Le « comité de l’aéroport », sous l’égide de l’État, réunit :
- Élus locaux
- Acteurs économiques
- Associations de riverains et environnementales
Cette démarche vise à concilier les impératifs économiques, environnementaux et l’acceptabilité sociale.
Au programme des discussions :
- Nuisances sonores
- Accessibilité (RER métropolitain prévu en 2030)
- Développement économique
- Empreinte carbone
Tableau récapitulatif des enjeux et solutions
Enjeux | Acteurs impliqués | Solutions envisagées |
---|---|---|
Environnement | Riverains, État | Couvre-feu, neutralité carbone, double couloir |
Financement | VINCI, État | Résolution du litige sur 110 M€ |
Modernisation | Futur concessionnaire | Investissements de 450 M€ HT prévus |
Gouvernance | DGAC, collectivités | Processus transparent et concerté |
Mobilité | Passagers, Métropole | Intégration RER métropolitain à horizon 2030 |
« En tant qu’habitant de Bouguenais, je vois les travaux actuels progresser, mais j’attends surtout des garanties sur le couvre-feu et la réduction des nuisances sonores », confie Thomas, riverain concerné.
Je vous invite à partager votre avis en commentaire : la priorité doit-elle aller à la modernisation ou à l’environnement ?