Privée de piscine depuis toujours, la commune de Brains (Loire-Atlantique) fait face à un dilemme éducatif et logistique. Faute d’équipement, elle a installé un bassin mobile depuis 2022. Une solution transitoire en attendant l’hypothétique livraison en 2028 d’une piscine intercommunale, déjà retardée.
A retenir :
- Brains utilise un bassin mobile scolaire depuis 2022
- Le projet de piscine intercommunale à Bouaye est prévu pour 2028
- La mutualisation métropolitaine permet d’avancer malgré les retards
Un besoin criant de savoir-nager dans une commune sans piscine
Apprendre à nager reste une obligation du programme scolaire. Pourtant, Brains, 2 800 habitants, n’a jamais eu de piscine publique. « Le plus proche équipement se situe à environ 15 km », rappelle Magali Roudoukine, adjointe à l’enfance et la jeunesse. Organiser des déplacements était coûteux, chronophage et peu efficace.
Cette carence dure depuis plus d’une décennie. Entre les risques de noyade – première cause de mortalité accidentelle chez les enfants selon l’ANSES – et les attentes des familles inquiètes, la situation devenait intenable.
« Nous n’avons jamais eu de piscine et nous n’avons pas les moyens d’en construire une. »
Citation WordPress – Magali Roudoukine, adjointe à la jeunesse à Brains.
L’installation d’un bassin mobile : une alternative ingénieuse mais limitée
Depuis septembre 2022, Brains accueille un bassin mobile de 12 mètres par 5, installé chaque automne sur le parking de la salle polyvalente, sous tivoli. Cette installation temporaire permet d’assurer des cycles de natation scolaire encadrés par l’association Nantes Natation.
Chaque élève du CP au CM2 bénéficie d’un cycle de six séances de 45 minutes, avec un maître-nageur diplômé. Pendant qu’un groupe est dans l’eau, un autre pratique des activités physiques encadrées, dans la salle polyvalente attenante. Une organisation fluide qui maximise le temps scolaire.
Témoignage :
« Mon fils de CE2 n’avait jamais mis les pieds dans une piscine. Grâce au bassin mobile, il sait maintenant faire la planche et n’a plus peur. » – Claire, habitante de Brains
Cette solution transitoire a permis de remettre sur les rails la natation scolaire, comme l’explique Delphine Godin, directrice générale des services :
« Cela faisait plus de dix ans que les enfants ne pratiquaient plus la natation scolaire. »
Une piscine intercommunale : un projet vieux de 20 ans et toujours repoussé
Depuis deux décennies, les communes du sud-ouest de Nantes Métropole – Bouaye, Brains, La Montagne, Le Pellerin, Saint-Aignan, Saint-Jean-de-Boiseau et Saint-Léger-les-Vignes – espèrent une solution durable. Le projet de piscine intercommunale a enfin pris forme en février 2023 grâce à une déclaration d’intérêt métropolitain votée par 72 élus de Nantes Métropole.
La future piscine sera implantée à Bouaye. Elle comportera deux bassins : un bassin de 25 mètres et un bassin d’apprentissage. L’objectif est clair : 4 000 élèves concernés, 171 classes du primaire au lycée réparties sur les 7 communes. Elle sera également ouverte au public et aux associations sportives locales.
Selon Nantes Métropole, l’ouverture est annoncée pour 2028, mais rien n’est garanti. Plusieurs projets de piscines publiques similaires ont déjà pris des années de retard, comme à Bordeaux Grand Parc ou Nantes Petite Amazonie.
Une solution pragmatique, mais qui ne peut durer
Selon La Gazette des Communes, les bassins mobiles connaissent un succès croissant en France. Peu coûteux, faciles à installer et pédagogiquement viables pour des cycles courts, ils répondent temporairement à une urgence éducative, mais ne remplacent pas une vraie piscine.
Le tableau suivant résume les principales caractéristiques des deux solutions envisagées à Brains :
Équipement | Surface | Utilisation | Avantages | Limites |
---|---|---|---|---|
Bassin mobile | 12 m x 5 m, 1,35 m prof. | Scolaire uniquement | Facile à installer, peu coûteux | Période d’utilisation courte, météo dépendant |
Piscine intercommunale (2028) | 25 m + bassin d’apprentissage | Scolaire, public, associatif | Durable, polyvalente, mutualisation financière | Délais, complexité de construction |
Retour d’expérience :
« Le bassin mobile a sauvé notre programme scolaire, mais ce n’est pas une solution de long terme. Les enfants méritent mieux. » – Enseignant de l’école Jules Verne
Mutualiser pour avancer : une nouvelle gouvernance publique en action
L’exemple de Brains révèle la puissance de la coopération intercommunale. En s’adossant à la métropole, les petites communes peuvent partager les charges, accéder à des équipements modernes et garantir l’égalité d’accès aux services publics.
Selon la Ville de Nantes, ce modèle de gestion partagée pourrait inspirer d’autres territoires. À condition que les délais soient tenus et que les surcoûts soient maîtrisés, deux écueils fréquents dans ce type de chantier.
Selon la Cour des comptes, les retards et dépassements de budget dans les projets de piscines publiques sont en hausse depuis 2019.
Brains, laboratoire d’innovation territoriale en Loire-Atlantique
Avec ses moyens limités mais une volonté d’agir, la commune de Brains incarne une forme de résilience locale. Elle montre que même sans infrastructure fixe, il est possible d’éviter une génération d’enfants non-nageurs, grâce à un bassin mobile soutenu par une organisation rigoureuse.
Mais à l’horizon 2028, l’accès à une piscine intercommunale moderne devient un impératif, pour garantir une continuité de service et enrichir les pratiques sportives.
À votre tour de partager : Que pensez-vous de ces solutions transitoires comme les bassins mobiles ? Sont-elles suffisantes ? Votre commune est-elle concernée ? Laissez votre avis en commentaire !