Ce mardi 18 novembre 2025, de nombreux utilisateurs de ChatGPT ont vu leur accès brutalement perturbé : pages qui ne se chargent plus, erreurs 500, messages d’accès refusé ou simple impossibilité d’ouvrir le site. En cause, non pas une panne propre à OpenAI, mais un incident majeur chez Cloudflare, un acteur clé de l’infrastructure d’Internet, qui a touché une longue liste de services dans le monde entier.
Une panne mondiale qui frappe ChatGPT… et bien d’autres
En fin de matinée, les signalements se sont multipliés : X (ex-Twitter), ChatGPT, Slack, Canva, certains services bancaires, des jeux en ligne et même des sites de suivi de pannes ont commencé à afficher des erreurs en cascade.
Cloudflare, entreprise spécialisée dans le CDN (réseau de distribution de contenus), la performance web et la cybersécurité, a rapidement reconnu un incident affectant de nombreux clients. Résultat : des milliers de sites, petits ou grands, ont été ralentis ou totalement inaccessibles pendant une partie de la journée.
Chronologie (heure de Paris, approximative)
- Vers 12h30 : premiers problèmes massifs signalés sur de nombreux sites (erreurs 500, pages qui ne répondent plus).
- Entre 13h00 et 13h15 : pic de pannes, avec des services comme X, ChatGPT, Slack ou Canva partiellement ou totalement indisponibles.
- Peu après 13h15–13h20 : début de rétablissement progressif, même si des erreurs persistent pour certains utilisateurs.
En fin d’après-midi, la situation s’est globalement améliorée, mais des accès intermittents ont pu subsister selon les régions et les opérateurs.
Pourquoi une panne chez Cloudflare bloque-t-elle ChatGPT ?
Pour beaucoup d’utilisateurs, la confusion était totale : la page de ChatGPT ne répondait pas, mais les systèmes d’OpenAI semblaient, eux, fonctionner normalement.
En réalité, ChatGPT s’appuie sur Cloudflare pour plusieurs fonctions cruciales :
- filtration et protection contre les attaques (DDoS, trafic malveillant) ;
- gestion du trafic et de la mise en cache ;
- sécurisation des connexions entre l’utilisateur et les serveurs d’OpenAI.
Lorsque l’infrastructure de Cloudflare rencontre un incident majeur, l’accès au service peut donc être fortement perturbé, même si les serveurs de ChatGPT ne sont pas directement en panne.
Concrètement, les utilisateurs ont pu voir :
- des erreurs 500 (Internal Server Error) ;
- des pages qui ne se chargent pas ou restent bloquées indéfiniment ;
- parfois des messages d’accès refusé selon les règles de sécurité appliquées.
Une panne qui rappelle la fragilité de l’infrastructure d’Internet
Ce nouvel épisode illustre une fois de plus la forte dépendance d’Internet à quelques grands acteurs techniques. Cloudflare protège et accélère un très grand nombre de sites : en un sens, c’est un « maillon invisible » du web moderne.
Quand ce maillon vacille :
- des services grand public (réseaux sociaux, IA, jeux en ligne) tombent ;
- des outils professionnels (messagerie, collaboration, facturation) deviennent inaccessibles ;
- des entreprises se retrouvent paralysées, parfois sans comprendre immédiatement d’où vient le problème.
À ce stade, rien ne pointe clairement vers une cyberattaque ciblée : les premiers éléments évoquent plutôt un incident technique interne (erreur de configuration, problème réseau, interaction imprévue lors d’une opération de maintenance, etc.).
Ce que les utilisateurs de ChatGPT ont constaté
Selon les retours d’utilisateurs, les symptômes ont été très variés :
- certains ne pouvaient plus du tout se connecter à ChatGPT ;
- d’autres voyaient une requête fonctionner, puis la suivante échouer ;
- certains, enfin, n’ont presque rien remarqué, preuve que l’impact d’une panne de ce type peut être très différent d’un réseau à l’autre.
Pour les particuliers, l’épisode a surtout été synonyme de frustration.
Pour les professionnels qui utilisent ChatGPT au quotidien (rédaction, support client, automatisations, développement), les conséquences ont parfois été plus sérieuses :
- tâches bloquées en plein milieu ;
- scripts ou bots basés sur l’API à l’arrêt ;
- obligation de recourir à des solutions de secours ou à un traitement manuel.
Quelques réflexes utiles pour les prochaines fois
Lorsqu’un service comme ChatGPT tombe en panne de cette manière, quelques réflexes peuvent aider :
- Vérifier si le problème est local ou global
- Tester d’autres services connus : si X, Slack, des jeux en ligne ou d’autres sites populaires rencontrent eux aussi des problèmes, il s’agit probablement d’un incident d’infrastructure plus large.
- Consulter les pages de statut des services concernés
- Même sans entrer dans le détail technique, cela permet de savoir : le problème vient-il de ChatGPT lui-même, d’un prestataire comme Cloudflare, ou de son propre fournisseur d’accès ?
- Prévoir un plan B pour les usages critiques
- Disposer d’outils alternatifs (autres IA, solutions on-premise, procédures hors ligne) peut limiter l’impact lors de ce type de panne.
- Éviter de perdre du temps sur des fausses pistes
- Redémarrer sa box, changer de navigateur ou réinstaller des applications ne résoudra pas une panne mondiale venant de l’infrastructure d’un tiers.
Un avertissement pour l’écosystème numérique
La panne du 18 novembre 2025 restera comme un nouvel exemple de la dépendance systémique du web à quelques grands prestataires. ChatGPT a été l’un des visages les plus visibles de ce dysfonctionnement, mais il était loin d’être le seul touché.
Cet incident pose, une fois encore, plusieurs questions :
- Faut-il mieux diversifier les fournisseurs d’infrastructure pour réduire les risques de pannes massives ?
- Comment renforcer la résilience des services essentiels quand une grande partie passe par les mêmes acteurs techniques ?
- Comment mieux informer les utilisateurs lorsque le problème vient d’une couche « invisible » comme Cloudflare, alors que le seul symptôme, pour eux, est un site qui ne répond plus ?
