La matinée de ce mercredi 8 octobre 2025 restera marquée par une saturation exceptionnelle du périphérique nantais, avec plus de 45 kilomètres d’embouteillages cumulés. Un chiffre record qui illustre la pression croissante sur une infrastructure de 42 km déjà en tension quotidienne.
Entre travaux d’entretien, afflux de véhicules et goulots d’étranglement historiques, la circulation est restée difficile pendant plusieurs heures.
A retenir :
- Plus de 45 km de bouchons enregistrés sur la rocade
- Travaux d’entretien en cours aggravant la situation
- Des projets d’aménagement prévus mais encore lointains
Un périphérique nantais au bord de la saturation quotidienne
La rocade de Nantes supporte aujourd’hui des charges de circulation que ses concepteurs n’avaient pas anticipées. Construite entre les années 1970 et 1994, elle voit passer chaque jour plus de 100 000 véhicules sur certains tronçons, avec une hausse récente de 12 % pour les voitures et 15 % pour les poids lourds. Selon la DREAL Pays de la Loire, cela représente plus de 8 000 heures perdues chaque jour aux heures de pointe.
Les zones les plus touchées sont connues : la porte de Gesvres, les ponts de Cheviré et Bellevue, ainsi que les accès depuis les grands axes A11, A83 et RN137. Ces secteurs concentrent les ralentissements dès 7h30, créant des effets domino sur l’ensemble du périphérique.
“Quand je prends la rocade nord le mercredi matin, je sais déjà que je vais perdre 30 minutes dans les bouchons. C’est devenu la norme.”
Témoignage d’Emmanuel, habitant de Rezé, qui emprunte quotidiennement la rocade vers Carquefou
Des travaux qui accentuent les embouteillages
Cette matinée particulièrement difficile s’explique aussi par plusieurs chantiers en cours qui réduisent la capacité routière. Selon Bison Futé, des travaux de réfection sont menés du 8 au 17 octobre 2025 au niveau de la porte d’Anjou, avec des voies neutralisées.
Parallèlement, des travaux sur l’A11, entre Ancenis et Gesvres, entraînent des fermetures nocturnes qui désorganisent parfois le trafic matinal. Selon Vinci Autoroutes, ces opérations d’entretien sont indispensables pour garantir la sécurité, mais elles créent des goulots d’étranglement temporaires particulièrement sensibles en période de forte affluence.
Des heures critiques où la congestion explose
Le pic de saturation est observé entre 8h et 9h, avec un taux de congestion pouvant atteindre 65 %, notamment les mardis et mercredis. Cette tendance s’explique par la géographie économique de la métropole : la majorité des emplois se concentre au nord, tandis qu’une grande partie des actifs résident au sud.
Un tableau synthétique permet de comprendre cette pression :
Secteur concerné | Période critique | Délai moyen supplémentaire |
---|---|---|
Porte de Gesvres | 7h30 – 9h00 | +25 à 35 min |
Pont de Cheviré (vers nord) | 8h00 – 9h15 | +20 à 30 min |
Bellevue (est > ouest) | 8h00 – 9h30 | +15 à 25 min |
Orvault – Rennes (rocade nord) | 7h45 – 9h00 | +20 min |
Des projets d’aménagement, mais des effets à long terme
Pour répondre à ces défis, des projets structurants sont engagés. Le réaménagement de la porte de Gesvres, achevé récemment, a permis quelques améliorations locales. Mais l’élément majeur reste le projet Bellevue, évalué à 117 millions d’euros : il prévoit un nouvel ouvrage à trois voies sur la Loire et des bretelles repensées. Les travaux ne commenceront toutefois qu’en 2028, avec une mise en service plusieurs années plus tard.
En attendant, la métropole encourage les automobilistes à :
- Utiliser les outils de trafic en temps réel (application Nantes Métropole, PMV, radios routières)
- Éviter les heures de pointe lorsque cela est possible
- Favoriser les créneaux de circulation entre 10h et 14h ou après 19h
Selon Nantes Métropole, ces mesures peuvent réduire jusqu’à 30 % le temps de trajet pour certains itinéraires réguliers.
Une situation révélatrice d’enjeux plus larges
Cette matinée de 45 km de bouchons n’est pas un simple épisode ponctuel : elle illustre les limites structurelles du modèle de mobilité actuel dans une métropole en croissance rapide. Nantes, sixième agglomération française, voit sa population augmenter de 6 000 habitants par an, tandis que son réseau routier évolue lentement. Selon la DREAL, sans changements majeurs de comportements ou d’infrastructures, la saturation pourrait atteindre des niveaux critiques d’ici 2030.
Deux retours d’expérience montrent l’ampleur du défi :
- En 2023, lors des travaux au pont de Cheviré, les reports de circulation sur les axes secondaires avaient fait exploser les temps de trajet jusqu’à +70 % dans certaines communes périurbaines.
- En 2024, la fermeture nocturne de l’A11 avait généré un bouchon surprise de 17 km un jeudi matin, simplement à cause de quelques poids lourds mal orientés vers des déviations.
Vous avez vécu cette matinée de galère sur la rocade nantaise ? Partagez votre expérience ou vos astuces de contournement en commentaire, votre témoignage enrichira le débat local sur la mobilité.