En France, la distinction entre Date de Durabilité Minimale (DDM) et Date Limite de Consommation (DLC) est souvent mal comprise. Pourtant, la loi est claire : un produit dépassant sa DDM peut toujours être consommé sans risque sanitaire, sous certaines conditions. Alors que 53 % des Français confondent encore les deux notions, cette incompréhension participe directement au gaspillage de près de 10 millions de tonnes de denrées chaque année.
Depuis novembre 2022, de nouvelles règles ont été adoptées pour mieux informer les consommateurs et encourager une consommation responsable.
À retenir :
- La DDM n’interdit pas la consommation du produit, contrairement à la DLC.
- La loi française autorise explicitement la vente et la consommation de produits après leur DDM.
- Le décret de 2022 facilite l’étiquetage pour mieux guider les consommateurs.
Comprendre la différence entre DDM et DLC selon la loi française
« Trop de confusion entre DDM et DLC entraîne du gaspillage inutile. »
Claire Besson, juriste en droit de la consommation
DDM : une date indicative et non impérative
La Date de Durabilité Minimale concerne les produits peu périssables (biscuits, riz, chocolat, conserves). Elle signifie que l’aliment conserve ses qualités optimales jusqu’à cette date, mais peut être consommé au-delà sans danger, à condition que l’emballage soit intact.
DLC : une limite stricte à ne pas franchir
La Date Limite de Consommation s’applique aux aliments très périssables comme la viande ou le poisson. Après cette date, leur consommation est interdite par la loi, car ils présentent un risque microbiologique important.
Consommer un produit après sa DDM : ce que permet la réglementation
« Consommer après la DDM n’est pas interdit, mais doit être fait avec bon sens. »
Dr Éric Lambert, nutritionniste
Une tolérance légale encadrée
Selon le règlement européen 1169/2011, la commercialisation et la consommation d’un produit dont la DDM est dépassée sont autorisées tant que le produit ne présente pas de danger. La loi impose seulement que l’aliment soit conservé correctement et que son emballage soit intact.
La responsabilité des professionnels
Les distributeurs doivent s’assurer que les produits dépassés ne présentent pas de risques. Ils restent responsables en cas de problème. Cela implique un contrôle régulier des stocks et des conditions de conservation.
Tableau des produits concernés par la DDM et les délais raisonnables
Produit | Délai recommandé post-DDM | Risque sanitaire | Conseil de consommation |
---|---|---|---|
Riz, pâtes, légumineuses | 1 à 2 ans | Faible | Vérifier l’absence de parasites |
Chocolat, biscuits, céréales | 3 à 6 mois | Très faible | Goût et texture peuvent changer |
Conserve (non bombée) | Jusqu’à 5 ans | Nul | Vérifier absence de rouille |
Café moulu, thé | 12 à 18 mois | Faible | Perte d’arôme possible |
Fromages à pâte dure (sous vide) | 1 à 2 mois | Faible | Goût plus fort acceptable |
Étiquetage et décret 2022 : vers plus de clarté pour le consommateur
« Informer clairement le consommateur, c’est le premier pas contre le gaspillage. »
Valérie Monnin, inspectrice
Un nouveau cadre pour l’étiquetage
Le décret du 18 novembre 2022 autorise les industriels à ajouter des mentions informatives comme :
- « Pour une dégustation optimale »
- « Ce produit peut être consommé après cette date »
Cette réforme permet d’éduquer le consommateur sans le forcer à jeter inutilement.
Une ambition écologique et économique
Selon l’ADEME, la clarification de la DDM pourrait réduire de 20 % le gaspillage alimentaire. Cette avancée légale soutient une consommation plus responsable et durable, sans compromettre la sécurité.
Consommer un produit après sa DDM : bonnes pratiques et vigilance
« Un emballage intact vaut mieux qu’une date dépassée. »
Sophie Rault, conseillère en nutrition durable
Vérifier l’état du produit
Avant de consommer un produit après sa DDM :
- Inspectez l’emballage : aucune trace de rouille, bombement ou ouverture.
- Examinez l’aspect du produit : pas de moisissure, de couleur anormale ni d’odeur suspecte.
- Testez une petite quantité si vous avez un doute.
Produits à consommer avec prudence
Certains produits, comme les aliments infantiles ou ceux riches en matières grasses, perdent en valeur nutritionnelle ou peuvent rancir. La vigilance est donc essentielle, même si le risque sanitaire reste faible.
Sanctions, contrôles et obligations professionnelles
« La sécurité alimentaire repose aussi sur la rigueur des distributeurs. »
Patrick Laville, inspecteur
Des contrôles ciblés
La DGCCRF surveille l’usage correct des mentions DDM. Si un professionnel trompe le consommateur ou commercialise un produit dangereux, il peut être sanctionné et contraint au rappel du lot incriminé via la plateforme RappelConso.
Une distinction réglementaire stricte
Il ne faut pas confondre DDM et DLC : seule cette dernière entraîne l’interdiction de vente et de consommation après échéance, avec des risques juridiques et sanitaires importants.
Et vous, avez-vous déjà consommé un produit après sa DDM ? Partagez votre expérience dans les commentaires !