Livre ouvert et papillons

Couëron : 300 papillons s’invitent sur des chefs-d’œuvre dans l’expo de Fabrice Azzolin

By Erwan

Fabrice Azzolin a posé ses valises poétiques à la Gerbetière, maison natale de Jean-Jacques Audubon. Dans ce lieu patrimonial transformé en cabinet de curiosités, l’artiste plasticien et ancien restaurateur d’art mêle le vrai au faux, le naturalisme au rêve. Sur chaque reproduction d’œuvre d’art – de Lascaux à Vermeer, de Bosch à Dürer, en passant par l’art contemporain – se posent des papillons de papier aux ailes délicatement aquarellées. À distance, on voit un tableau. De près, on devine le battement de l’illusion.

Selon le site officiel de la Ville de Couëron, chaque papillon porte un nom latin inventé, associé à une carte descriptive inspirée des codes scientifiques des muséums. Une ruse visuelle et mentale qui pousse le spectateur à interroger ses certitudes : où s’arrête l’œuvre ? Où commence l’insecte ? Et si l’art n’était qu’un camouflage ?

A retenir :

  • Trois cents papillons peints à la main
  • Une approche entomologique et artistique fusionnée
  • Exposition gratuite jusqu’au 31 août à la Gerbetière

Une démarche ancrée dans l’histoire de l’art… et de la science

L’exposition s’inscrit dans la lignée du travail engagé de Fabrice Azzolin, déjà salué pour La Symétrie des rêves présentée au Muséum d’Histoire naturelle de Nantes (2024–2025). Son objectif : questionner les similitudes entre l’art et les sciences naturelles. Ici, l’artiste convoque le Thesaurus d’Albertus Seba – une œuvre encyclopédique du XVIIIᵉ siècle – pour donner naissance à ses créatures hybrides.

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Selon l’article de Fragil.org, Azzolin s’amuse du regard du visiteur : « Comme l’art ne peut imiter la nature, la nature peut-elle imiter l’art ? ». Ce paradoxe visuel est au cœur de son installation. Dans chaque salle, le faux papillon devient plus vrai que la toile elle-même, trompant l’œil mais éveillant la curiosité.

« On croyait venir voir de l’art, on repart avec des papillons plein la tête. »

Des effets multiples : immersion, émerveillement, transmission

L’installation agit comme un double miroir. D’un côté, elle réactive notre regard sur les chefs-d’œuvre. De l’autre, elle ravive notre sens de l’observation scientifique. Le visiteur devient collectionneur, détective, poète. Certains enfants imaginent même que les papillons vont s’envoler.

Selon le site Echosciences, cette exposition est également un outil pédagogique puissant, favorisant les liens entre les écoles, les musées, les médiathèques et le patrimoine local. Une série d’ateliers autour de l’entomologie imaginaire est d’ailleurs prévue chaque week-end, animée par les médiateurs culturels de Couëron.

Une liste d’émerveillements que vous trouverez sur place :

  • Des reproductions en haute qualité d’œuvres iconiques
  • Des papillons peints à la main, tous uniques
  • Des cartels scientifiques parodiques, à lire comme des poèmes
  • Une mise en scène immersive dans une maison historique

Deux retours d’expérience significatifs

Témoignage d’un enseignant d’arts plastiques venu avec sa classe :

« L’effet a été immédiat. Les élèves ont reconnu La Jeune Fille à la perle, mais ne voyaient pas les papillons au départ. Ils se sont penchés, émerveillés. Certains se sont mis à dessiner les ailes, pas le tableau. »

Expérience personnelle vécue en visite libre :
Je suis resté de longues minutes devant une réinterprétation du Jardin des délices. L’artiste y avait collé un papillon aux ailes semblables aux flammes du purgatoire peintes par Bosch. C’était si subtil que je n’ai pas su dire où s’arrêtait la peinture et où commençait l’insecte. Ce moment de flottement m’a fait sourire.

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Tableau récapitulatif de l’exposition

ÉlémentDétail
Titre de l’expositionLaétrie des rêves
ArtisteFabrice Azzolin
LieuLa Gerbetière – Maison Audubon, 1 rue des Bergeronnettes, Couëron
DatesDu 7 juin au 31 août 2025
HorairesSamedis & dimanches, de 15 h à 18 h
TarifEntrée libre
VernissageVendredi 6 juin à 18 h, en présence de l’artiste

Une maison transformée en volière symbolique

Cette exposition ne se contente pas de remplir une salle. Elle transforme l’architecture même du lieu, la Gerbetière, en une volière poétique. Selon les médiateurs de la ville, chaque pièce a été pensée comme un écosystème imaginaire. C’est aussi un hommage discret à Jean-Jacques Audubon, né ici, dont les oiseaux dessinés résonnent dans chaque recoin de l’exposition.

Selon le site Museum Nantes Métropole, cette démarche s’inscrit dans un projet itinérant de rapprochement entre musée et territoire, déjà amorcé avec succès depuis 2024.

Et vous ? Avez-vous déjà observé un papillon comme une œuvre d’art miniature ? Dites-nous ce que vous inspire cette exposition en commentaire.

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