FC Nantes, 50 millions d’euros à payer pour Waldemar Kita ?

By Erwan

Depuis son rachat en 2007, Waldemar Kita a investi plus de 50 millions d’euros dans le FC Nantes. Mais en 2024, la crise des droits TV, les dettes colossales et les poursuites judiciaires ont forcé l’actionnaire principal à puiser encore dans sa fortune personnelle pour éviter la faillite. Une spirale sans fin.

À retenir :

  • Plus de 50 millions d’euros investis depuis 2007 par Waldemar Kita
  • Dettes du club : près de 54 millions d’euros en juin 2023
  • Chute de 76 % des droits TV en 2024
  • Injection d’au moins 35 à 40 millions d’euros supplémentaires cette saison
  • Le club est sous la menace d’une faillite et d’enquêtes judiciaires

Un investissement initial massif dès 2007 de Waldemar Kita

Waldemar Kita, homme d’affaires franco-polonais, a acquis le FC Nantes en 2007 pour environ 10 millions d’euros auprès de la Socpresse, alors détenue par Serge Dassault. Issu du secteur médical (ophtalmologie, esthétique), Kita a vendu sa société Cornéal pour 170 millions d’euros, puis Vivacy en 2022 pour près de 900 millions.

Dès les premières années, il injecte massivement dans le club. En 2009, la facture atteint déjà 50 millions d’euros : 10 millions pour le rachat, 36 millions en apports, et des perfusions mensuelles entre 1 et 1,5 million d’euros. Comme le résumait Pascal Praud à l’époque :

« Il a investi entre 30 et 35 millions d’euros. Ce sont des sommes folles. »

Pourtant, ces investissements ne permettent pas une stabilité durable du club ni sur le plan financier, ni sportif.

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Un modèle économique au bord de la rupture

Malgré cet engagement financier constant, la santé économique du FC Nantes reste précaire. Au 30 juin 2023, le club cumule près de 54 millions d’euros de dettes, dont 45 millions exigibles à court terme.

Le tableau ci-dessous résume la composition de cette dette :

Poste de detteMontant estimé (€)
Créanciers divers26,75 M€
Emprunts et prêts COVID8,38 M€
Fournisseurs8,61 M€
Salaires du personnel6,29 M€
Total53,97 M€

Selon Sportune, cette dette écrasante met le club dans une position fragile, accentuée par une gestion interne de plus en plus critiquée, et un modèle reposant quasi exclusivement sur le financement de son propriétaire.

La crise des droits TV : un séisme pour le FC Nantes

La saison 2023-2024 marque un tournant critique. Le club voit ses revenus issus des droits TV s’effondrer de 76 %, passant de 25 à 6 millions d’euros. Or, ces revenus représentaient jusqu’à 60 % du budget du FC Nantes.

Selon L’Équipe, Waldemar Kita a dû injecter entre 35 et 40 millions d’euros en quelques mois.

« Entre 35 et 40 M€ à remettre sur la saison, sinon on dépose le bilan », a-t-il déclaré.

Une situation d’urgence, que l’on peut résumer par ces éléments :

  • Revenus audiovisuels en chute libre
  • Aucune alternative financière solide
  • Vente du club envisagée mais pas actée
  • Club maintenu à flot uniquement grâce à l’argent personnel de Kita

Une gouvernance minée par les scandales fiscaux

Parallèlement aux soucis financiers, les démêlés judiciaires de Waldemar Kita pèsent lourdement. En 2022, lui et son épouse sont mis en examen pour fraude fiscale aggravée, blanchiment, et soupçons de fausse domiciliation en Belgique.

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Selon Mediapart, le fisc français estime le préjudice à 14,8 millions d’euros pour l’ISF. Les autorités soupçonnent également Kita d’avoir perçu 70 millions d’euros non déclarés entre 2010 et 2019 via des sociétés offshore au Luxembourg.

Un ancien cadre du club témoigne sous anonymat :

« Le FC Nantes a souvent été géré comme une entreprise personnelle, avec peu de transparence comptable. »

À cela s’ajoute la mise en examen du club lui-même, ainsi que celle de son fils, Franck Kita, pour complicité dans des irrégularités de transferts de joueurs.

Tensions internes et avenir incertain

La situation n’est pas plus simple en interne. Les tensions entre Waldemar Kita et son fils Franck, directeur général délégué, fragilisent la direction sportive. Selon Foot01, le duo se déchire sur le sort d’Antoine Kombouaré, l’entraîneur en poste, dont le licenciement coûterait jusqu’à 2,5 millions d’euros.

Selon Tribune Nantaise, deux camps s’opposent :

  • Franck Kita veut maintenir Kombouaré
  • Waldemar Kita doute de son efficacité

Résultat : une direction divisée, un projet sportif incertain et des supporters qui, depuis 2021, réclament inlassablement le départ du président, dénonçant un « Kita Circus » devenu synonyme de chaos.

Témoignage : « Je ne reconnais plus mon club »

Marc, supporter abonné depuis 1994 :

« J’ai vu passer de mauvais présidents, mais là, c’est le néant sportif et moral. Kita a sauvé le club financièrement, mais il l’a tué sportivement. »

Deux retours d’expérience

Lors d’un passage en commission DNCG, un membre me confie en off : « Sans l’argent de Kita, Nantes serait relégué en National ».

« Kita gérait tout, même les horaires des jardiniers. Impossible de construire dans ces conditions. »

Depuis 2007, Waldemar Kita est à la fois le sauveur et l’otage financier d’un club en dérive permanente.

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