Chaque 10 juillet, la Journée mondiale des femmes sans voiles rend hommage aux femmes musulmanes qui, malgré les risques et les pressions, refusent de porter le voile. Cette date hautement symbolique, née de la volonté de trois militantes anonymes, illustre une lutte mondiale pour la liberté individuelle, dans un contexte souvent marqué par la peur, la violence ou l’ostracisme.
En France comme ailleurs, elle soulève des débats passionnés autour de la laïcité, du féminisme et de la liberté religieuse. Cet article explore ses origines, ses combats, ses critiques et ses espoirs.
À retenir :
- La journée mondiale des femmes sans voiles est célébrée chaque 10 juillet, en hommage à la liberté de ne pas se voiler.
- Elle vise à dénoncer les pressions, violences et assassinats de femmes refusant le port du voile.
- En France, elle est portée par le collectif des femmes sans voile d’Aubervilliers à travers des rassemblements à Paris.
Origines et signification politique du 10 juillet
La journée mondiale des femmes sans voiles trouve sa source dans une volonté de rupture face à une norme imposée à certaines femmes musulmanes. Créée en réponse à la journée mondiale du hijab (1er février), elle vise à offrir un contre-discours fort et militant.
« Refuser le voile, c’est parfois refuser la peur, l’isolement, et même la mort. »
Leïla Fares, sociologue engagée
Selon le site Laïcité République, cette date a été choisie en référence à Thérèse Casgrain, pionnière du féminisme québécois, symbole d’émancipation féminine. Les fondatrices, trois militantes françaises anonymes, ont ainsi voulu incarner une résistance féministe transnationale.
Selon Femmes du Maroc, ce combat vise à visibiliser les femmes qui osent braver les injonctions patriarcales, y compris dans les sociétés démocratiques. Ces dernières sont souvent réduites au silence, voire menacées de mort — comme ce fut le cas pour des femmes dont le nom est désormais inscrit dans les discours commémoratifs chaque 10 juillet.
Mobilisations militantes et faible reconnaissance publique
Chaque année, le collectif Femmes sans voile d’Aubervilliers organise un rassemblement place de la République à Paris, lieu hautement symbolique de la laïcité française.
« Être femme et libre de ses choix, c’est ce que nous défendons chaque 10 juillet. »
Yasmina Belhadi, porte-parole du collectif
Selon FratMat Info, ces actions attirent peu de médias traditionnels. Pourtant, elles visent à dénoncer :
- Les pressions familiales et sociales.
- Les lois liberticides ou l’absence de protection légale dans certains pays.
- Les réactions violentes des hommes face aux femmes qui se dévoilent.
Des pancartes rendent hommage à celles qui ont payé de leur vie ce choix, dans une atmosphère à la fois recueillie et combative.
Tableau des événements marquants de la journée mondiale des femmes sans voiles
Année | Lieu principal | Thématique mise en avant | Retentissement médiatique |
---|---|---|---|
2020 | Paris | Refus collectif du hijab | Faible |
2021 | Bruxelles | Droit au choix vestimentaire | Moyen |
2022 | Montréal | Soutien aux Iraniennes | Important |
2023 | Paris | Voile et violences | Faible |
Controverses, critiques et tensions internes
Si cette journée est salutaire pour certaines, elle divise également les mouvements féministes, notamment sur la question de la liberté religieuse.
« Lutter contre une imposition ne doit pas devenir une autre forme de contrainte. »
Soraya Khaled, politologue
Selon Petite République, des femmes voilées dénoncent un discours stigmatisant, estimant qu’on oppose liberté de se dévoiler à liberté de se voiler. D’autres pointent un paternalisme laïque, qui instrumentalise le corps des femmes à des fins politiques.
Le collectif répond à ces critiques en affirmant que le voile reste, dans de nombreux contextes, un outil de domination sexuelle.
Razika Adnani, philosophe, rappelle sur X (ancien Twitter) que les critiques les plus virulentes viennent souvent d’hommes musulmans, peu enclins à accepter ce type de transgression.
Vers une reconnaissance internationale et un encadrement juridique
En Europe, la résolution 1464 du Conseil de l’Europe est fréquemment citée par les militantes. Elle stipule que les mineures doivent être protégées contre les pressions religieuses, notamment vestimentaires.
« Protéger les mineures, c’est aussi respecter leur droit à un avenir libre. »
Fatima Lahlou, juriste
En France, le débat est lié aux lois sur la laïcité, notamment l’interdiction du port du voile à l’école. Ces lois, bien qu’appliquées, n’abordent pas la question du refus du voile dans les cercles privés.
Une avancée serait :
- Un soutien psychologique et juridique pour les femmes menacées.
- Une reconnaissance symbolique de cette journée par des instances officielles.
- Un réseau de protection international, notamment pour les exilées.
Selon PourElle.info, de nombreuses femmes iraniennes ou afghanes exilées se joignent désormais aux commémorations, y voyant un écho à leur propre combat pour la dignité.
Questions fréquentes sur la journée mondiale des femmes sans voiles
Pourquoi la journée mondiale des femmes sans voiles est-elle célébrée le 10 juillet ?
Elle rend hommage à Thérèse Casgrain, figure féministe du Québec, et se veut un contre-pied militant à la journée mondiale du hijab, le 1er février.
Cette journée est-elle reconnue officiellement ?
Non, elle n’est pas encore reconnue par les Nations unies. Elle reste une initiative militante, portée par des collectifs comme celui d’Aubervilliers.
Quelle est la position des féministes sur cette journée ?
Elle divise. Certains y voient un combat légitime pour la liberté de ne pas se voiler, d’autres une forme de stigmatisation des femmes voilées.
Et vous, que pensez-vous de cette journée du 10 juillet ? Partagez votre opinion et vos témoignages en commentaires.