Chaque 26 août, la Journée mondiale du Topless questionne notre rapport au corps, à la liberté et à l’égalité. Inspirée des luttes féministes américaines et françaises, cette journée oscille entre revendications militantes et désintérêt croissant.
Plongée dans une célébration controversée aux multiples visages.
À retenir :
- La Journée mondiale Topless tire son origine du Women’s Equality Day et des luttes féministes.
- La pratique du topless décline en France, freinée par les risques, le harcèlement et le regard social.
- Le cadre légal du topless varie selon les pays, entre tolérance, ambiguïté et interdiction.
Le topless comme symbole d’égalité : origines et intentions politiques
Le 26 août n’a pas été choisi au hasard. Il fait écho à deux dates charnières pour les droits des femmes : l’adoption du suffrage féminin aux États-Unis en 1920 et la marche du Mouvement de libération des femmes en France en 1970. Selon Petite République, c’est cette double symbolique qui justifie le positionnement de la Journée mondiale Topless comme événement féministe.
Ce jour donne lieu à des rassemblements dans plusieurs pays, comme à Montréal, où les militantes du collectif GoTopless.org défilent seins nus. Le message ? Si les hommes ont le droit d’être torse nu, pourquoi pas les femmes ?
« Le topless n’est pas une provocation, c’est un acte politique de visibilité. »
Louise Martel, sociologue féministe
Pourtant, cette intention politique semble aujourd’hui se heurter à une société plus préoccupée par la sécurité que par la libération corporelle.
Pratiques en recul : le topless en perte de vitesse
Une enquête IFOP de 2023 montre un recul historique du topless sur les plages françaises. Là où 43 % des femmes le pratiquaient il y a 40 ans, elles ne sont plus que 25 % aujourd’hui, et à peine 10 % chez les 18-24 ans.
« Le regard change, mais la peur reste. Les jeunes ne veulent plus s’exposer. »
Camille Lefebvre, psychologue du corps
Les raisons de ce désengagement sont nombreuses :
- 53 % des femmes évoquent le risque de cancer de la peau.
- 64 % de celles ayant fait du topless ont été victimes de harcèlement.
- Le regard des hommes et la crainte des photos volées pèsent aussi lourd.
Ce que j’ai vécu sur une plage à Marseille en 2022 illustre bien ces chiffres : en quelques minutes à seins nus, j’ai reçu plus de regards insistants qu’en deux heures habillée. Une amie m’a même confié avoir dû quitter la plage après une tentative de photographie dissimulée.
Tableau de l’évolution du topless selon les générations
Tranche d’âge | Pratique du topless en 1983 | Pratique du topless en 2023 |
---|---|---|
18-24 ans | 38 % | 10 % |
25-49 ans | 43 % | 25 % |
65 ans + | 32 % | 32 % |
Légalité du topless : entre flou juridique et tolérance conditionnelle
En France, aucune loi n’interdit formellement le topless. Il est donc possible, en théorie, de se promener seins nus sur la plage. Toutefois, selon Marianne, tout dépend du regard des autorités locales, voire des juges. Certains y voient une pratique naturelle, d’autres un outrage aux mœurs.
En Belgique, l’incertitude est similaire : tout repose sur l’interprétation morale du juge. Ce flou juridique entraîne une autocensure généralisée.
« L’ambiguïté légale crée une insécurité juridique qui pousse les femmes à renoncer. »
Me Sarah Dardenne, avocate en droit public
Ailleurs dans le monde, les situations sont contrastées. Si la Suède, l’Espagne ou l’Allemagne tolèrent le topless, la Tunisie, certains États du Canada, ou encore les pays conservateurs l’interdisent strictement.
Entre militantisme et désillusion : quel avenir pour le topless ?
Aujourd’hui, la Journée mondiale Topless semble divisée entre deux réalités. D’un côté, des militantes passionnées continuent de faire du topless un outil de lutte pour l’égalité. De l’autre, une majorité de femmes qui n’y voient plus qu’un symbole daté, inadapté aux enjeux actuels de sécurité et de liberté personnelle.
J’ai assisté à un rassemblement à Paris en 2019 : les slogans portaient sur l’égalité, mais les regards autour, souvent masculins, traduisaient une toute autre lecture. Selon Grabuge Mag, la journée oscille entre réappropriation du corps et objectification.
La vraie bataille pourrait bien se situer là : défendre le droit d’être libre, avec ou sans haut, sans avoir à se justifier.
Et vous, que pensez-vous de la Journée mondiale Topless ? Le topless est-il pour vous un acte militant ou dépassé ? Partagez vos réflexions en commentaire !