L’annulation des Jeux de Bretagne 2025, faute de site d’accueil à Nantes, provoque une onde de choc dans le monde breton. Ce rendez-vous populaire et festif, né en 2022, ne pourra se tenir pour la quatrième édition prévue du 20 au 29 juin. Retour sur les raisons, les conséquences et les espoirs d’avenir.
À retenir :
• Les Jeux de Bretagne 2025 sont annulés faute de site disponible à Nantes
• L’événement réunissait sports bretons, culture populaire et concerts gratuits
• Des pistes de relocalisation ou d’itinérance sont envisagées pour 2026
• L’absence de soutien politique pose question sur l’avenir des manifestations culturelles populaires
L’événement phare de la culture bretonne stoppé net
Les Jeux de Bretagne, ou C’hoarioù Breizh, ne fêteront pas leur quatrième édition à Nantes. Prévue du 20 au 29 juin 2025, la manifestation a été officiellement annulée en mai, après l’échec des négociations avec la mairie pour un nouveau site d’accueil. L’espace historiquement utilisé – la place Duchesse-Anne – est en pleine métamorphose, voué à devenir un jardin public végétalisé.
Selon les organisateurs, toutes les conditions semblaient réunies… jusqu’à ce qu’elles s’écroulent, brusquement, début mai. Malgré une demande jugée raisonnable – 500 euros par jour pour un site visible – aucun terrain alternatif n’a été proposé par la Ville. Cette annulation sonne comme une claque pour les centaines de bénévoles mobilisés chaque année.
« Ce n’était pas juste un événement sportif, c’était une déclaration d’amour à notre culture », témoigne Gwenaël, bénévole depuis la première édition.
Un événement né pour célébrer l’identité bretonne
Selon JeuxDeBretagne.bzh, la première édition en 2022 avait été saluée comme une réussite fondatrice. Tournois de gouren dans la cour du Château des Ducs, concerts de fest-noz, démonstrations de sports bretons (palet, boules bretonnes, lancer de bottes)… Tout était conçu pour célébrer une Bretagne inclusive, populaire et accessible.
L’édition 2023 avait été marquée par une grande parade celtique, et 2024 avait intégré les disciplines olympiques jeunes comme le breakdance et le BMX. Chaque année, 400 bénévoles, des centaines d’enfants d’écoles bretonnes et des milliers de spectateurs s’y pressaient. La gratuité de l’événement, soutenue par l’auto-financement via buvettes et restauration, en faisait un modèle d’économie alternative.
Selon la Fédération de Gouren :
« C’était le plus important rassemblement de sports bretons depuis plusieurs décennies. »
Pourquoi Nantes n’a pas pu suivre
La transformation de la place Duchesse-Anne en jardin urbain a entraîné la fermeture définitive du parking le 2 janvier 2025. Ce site, en plein cœur du centre historique de Nantes, était devenu stratégique pour assurer la visibilité de l’événement. Or, aucun lieu de remplacement n’a été proposé à hauteur de ses exigences.
Selon une source proche du comité organisateur :
« Nantes a refusé l’implantation sur tout site à forte visibilité. L’édition 2025 aurait pourtant été la plus belle. »
Cette situation soulève une interrogation plus large sur la gestion de l’espace public et la place des événements culturels à vocation populaire dans une ville en pleine mutation. L’urbanisme vert gagne du terrain, mais au détriment de lieux festifs et vivants, regrette-t-on dans le réseau associatif.
Une perte pour les traditions et l’économie locale
L’annulation ne prive pas seulement les passionnés de sports bretons d’une grande fête. Elle porte un coup à la transmission culturelle. Gouren, galoche, tir à la corde ou course en sac : autant de disciplines qui peinent à exister sans vitrine médiatique.
D’un point de vue économique, les retombées étaient bien réelles. L’événement attirait des milliers de visiteurs, profitables aux bars, hôtels et commerces de Nantes. Un restaurateur du quartier Bouffay raconte :
« En juin, c’était la meilleure semaine de l’année. Entre les concerts, les familles et les curieux, on doublait presque le chiffre d’affaires. »
Selon Metropole.Nantes.fr, cette dynamique, unique en son genre, montrait qu’un modèle participatif pouvait rivaliser avec les grands festivals institutionnalisés.
Quelles solutions pour rebondir ?
Plusieurs pistes sont désormais explorées par le comité organisateur. La première, évidente, est la relocalisation dans une autre ville bretonne. Lorient, Brest, Rennes ou Quimper ont été évoquées. Toutes disposent d’espaces publics pouvant accueillir un événement de cette envergure.
Autre option : l’itinérance. Chaque année, une ville différente. Ce modèle, plus souple, répartirait les charges logistiques tout en ancrant davantage les Jeux dans l’ensemble du territoire breton.
Une dernière idée, plus innovante : décentraliser les Jeux en constellation. Plusieurs petits événements simultanés, diffusés via le numérique. Un site web, des retransmissions en direct, une carte interactive… Cela permettrait de maintenir la cohésion sans dépendre d’un seul lieu.
« Cette pause, aussi frustrante soit-elle, peut devenir un catalyseur pour réinventer notre projet », espère Rozenn, co-organisatrice depuis 2022.
Tableau comparatif des éditions précédentes
Année | Ville | Nombre de jours | Nombre de bénévoles | Particularités |
---|---|---|---|---|
2022 | Nantes | 9 jours | 320 | Tournoi de gouren au château |
2023 | Nantes | 10 jours | 400 | Parade des bagadoù, Nuit du VAN |
2024 | Nantes | 10 jours | 430 | Intégration sports olympiques |
2025 | Nantes | Annulée | — | — |
Témoignage
« Je venais avec mes enfants chaque soir. Ils ont appris le breton en jouant. C’était leur moment préféré de l’année. »
— Maëlis, mère de famille à Rezé
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L’annulation des Jeux de Bretagne 2025 à Nantes résonne comme un signal d’alarme. Quelles solutions imaginez-vous pour les relancer ? Pensez-vous qu’une ville comme Rennes ou Lorient puisse prendre le relais ? Partagez vos idées et vos espoirs en commentaire : chaque voix compte pour faire renaître cette belle aventure collective.