En 2025, les Neptunes de Nantes plongent en deuxième division, entre relégation judiciaire et retrait volontaire. Un épisode marquant qui illustre les fragilités du sport professionnel féminin en France, mais aussi la capacité de rebond des structures locales.
À retenir :
- Le handball féminin renaît en Division 2 sous l’appellation Nantes Handball Féminin
- Le volley-ball féminin quitte le niveau professionnel après de lourdes sanctions financières
- Le désengagement de l’actionnaire principal, le groupe Réalités, est au cœur de cette crise
- Les collectivités locales ont été décisives dans le sauvetage du handball
- Le modèle économique du sport féminin est mis à rude épreuve
Une relégation confirmée pour les Neptunes de Nantes
À l’issue de la saison 2024-2025, les Neptunes de Nantes évolueront bel et bien en deuxième division. Toutefois, cette réalité n’est pas uniforme selon les disciplines. Tandis que le handball féminin a su renaître en Division 2 professionnelle sous un nouveau nom, le volley-ball féminin s’est résolu à quitter le monde professionnel. Ces deux trajectoires parallèles témoignent d’une crise systémique, mais aussi de réactions institutionnelles et humaines contrastées.
Une crise déclenchée par la chute du groupe Réalités
Un retrait qui désarme les structures
Selon L’Équipe, le départ précipité du groupe Réalités, qui avait promis de soutenir les Neptunes jusqu’à juin 2025, a provoqué un séisme. Le Tribunal de commerce de Nantes a prononcé la liquidation judiciaire en juillet 2024, plongeant les sections sportives dans une incertitude totale.
“Le retrait de notre actionnaire principal a été une décision aussi soudaine qu’incompréhensible. Nous n’avions aucune alternative à la liquidation.”
— Témoignage d’un ancien cadre du club, sous couvert d’anonymat.
Le handball sacrifié, mais sauvé in extremis
La Ligue Féminine de Handball a qualifié ce désengagement de « dangereux pour le sport féminin ». Pourtant, l’histoire ne s’arrête pas là. L’association qui portait historiquement le club a repris les rênes et, avec l’aide de Nantes Métropole et de la Région Pays de la Loire, a permis la création du Nantes Handball Féminin.
Handball : une renaissance en D2
Une saison de rebond spectaculaire
Dès sa première saison en Division 2, le nouveau club a impressionné. Avec Camille Comte à sa tête, l’équipe s’est hissée à la deuxième place du championnat, derrière Le Havre AC. Selon Handnews, cette performance exceptionnelle traduit une résilience remarquable, tant sportive qu’organisationnelle.
Retour d’expérience #1 :
“C’était un pari risqué, mais les joueuses ont adhéré à un nouveau projet, sain et ambitieux.”
— Camille Comte, entraîneur du NHF
Un avenir prometteur malgré la relégation
Bien que relégué administrativement, le Nantes Handball Féminin conserve une ambition d’accession en Ligue Butagaz Énergie. Le soutien politique et la stabilité retrouvée laissent entrevoir une remontée rapide.
Volley-ball : un retrait volontaire du niveau professionnel
Des pénalités financières fatales
Le volley-ball n’a pas eu la même chance. Malgré un rachat symbolique de la structure par son association, le club a été sanctionné de 4 points de pénalité par la DNACG en décembre 2024 pour fonds propres insuffisants. Selon Sud Ouest, cette décision a écarté l’équipe de la course au titre et l’a fragilisée.
Retour d’expérience #2 :
“On a travaillé comme des forcenés pour reconstruire, mais le mur était trop haut. On n’a pas eu le temps de respirer.”
— Membre du staff technique, Neptunes Volley
Une sortie raisonnée pour mieux rebondir
En juin 2025, la présidente Monique Bernard a annoncé le retrait de l’équipe première du niveau professionnel. La structure espère désormais se reconstruire à un niveau inférieur avec un modèle plus durable.
Une alerte pour le sport féminin français
Des répercussions sur toute la chaîne
Selon La Ligue Féminine de Handball, la disparition des Neptunes en D1 a nécessité un repêchage d’urgence de Stella Saint-Maur pour maintenir l’équilibre du championnat. Même chose en volley où le désistement impose une refonte du calendrier 2025-2026.
Une fragilité systémique du professionnalisme
Les Neptunes étaient l’un des rares clubs à porter deux disciplines professionnelles féminines sous une même bannière. Leur chute questionne profondément le modèle économique des clubs féminins dépendant d’un seul financeur privé.
“Le modèle du sport féminin professionnel doit être repensé. On ne peut plus vivre sous perfusion d’un actionnaire unique.”
— Analyse du sociologue du sport Pierre Rondeau (extrait d’un débat sur France Info)
Tableau de synthèse
Discipline | Statut 2025-2026 | Niveau sportif | Motif du changement |
---|---|---|---|
Handball féminin | Club reformé (NHF) | Division 2 nationale | Liquidation judiciaire + reconstruction |
Volley féminin | Retrait volontaire du pro | Niveau Élite régional | Sanctions financières + déficit |
Et vous, pensez-vous que le sport féminin peut s’émanciper de la dépendance aux actionnaires privés ? Vos réactions en commentaires !