Le train OUIGO Paris-Nantes s’est arrêté net à Beaugency, le 13 juin 2025, à cause d’un problème de caténaire. 700 passagers ont passé la nuit bloqués. Un épisode marquant où entraide municipale et chaos ferroviaire ont redéfini la notion de voyage.
À retenir :
- 700 passagers coincés près de Beaugency le 13 juin
- Un pantographe arraché, caténaire endommagée
- Une nuit d’attente et d’accueil inédit à la mairie de Beaugency
- Des incendies secondaires aggravant la situation
- Un retour progressif à la normale le lendemain
Un problème électrique majeur à l’origine du chaos
Vers 19h45, le train OUIGO reliant Paris à Nantes s’immobilise à environ un kilomètre de la gare de Beaugency, dans le Loiret. La raison ? L’arrachage du pantographe, cette pièce située sur le toit des trains qui capte l’électricité via la caténaire. Résultat : plus de courant, plus de traction, et un train coincé en pleine campagne.
Selon SNCF Réseau, la chaleur estivale et la vétusté de certaines lignes peuvent favoriser ce type d’incident. C’est d’autant plus marquant que cette portion entre Fleury-les-Aubrais et Beaugency fait justement l’objet de rénovations caténaires depuis 2022, avec la technologie “suite rapide 1 500 V”.
“C’était épique” – Jacques Mesas, maire de Beaugency
Une succession d’incidents sur le réseau
Mais ce n’est pas tout. Un TER Orléans-Blois a également arraché une caténaire, déclenchant un incendie rapidement maîtrisé. Ensuite, un second feu s’est déclaré à Saint-Pierre-des-Corps, dans un poste d’aiguillage. Ce double incident a eu un effet domino sur les TGV, TER et OUIGO de toute la région Centre-Val de Loire. Les gares de Blois, Orléans, Tours et Saint-Pierre se sont retrouvées saturées.
Selon La Nouvelle République, plusieurs trains sont restés bloqués des heures, certains voyageurs dormant à même les sièges, d’autres tentant de contacter famille ou VTC.
La solidarité de Beaugency en première ligne
Informé de la situation à 20h45, le maire Jacques Mesas active la protection civile, les pompiers, la gendarmerie et ouvre les portes de la mairie. De l’eau, des collations, mais surtout de la chaleur humaine : environ 20 passagers sans solution d’hébergement y passeront la nuit.
Témoignage : “Les pompiers nous ont donné à boire, mais sans cette mairie, je ne sais pas où j’aurais dormi”, confie Julie, passagère de 23 ans.
Les autres, coincés à bord du train OUIGO, reçoivent des vivres sur place. À Fleury-les-Aubrais, 270 voyageurs reçoivent des plateaux-repas et couvertures de survie après minuit. Une situation difficile, gérée avec calme.
Quand le système ferroviaire montre ses limites
Selon France Travail Mobilités, ces incidents soulignent la fragilité de notre système d’électrification ferroviaire. Les caténaires, composées de câbles d’alimentation suspendus, sont sensibles à la chaleur, au vent, et aux erreurs mécaniques. Les pantographes, eux, nécessitent une précision millimétrée pour éviter les ruptures.
D’un point de vue technique, cette ligne fait pourtant l’objet d’une modernisation massive, avec des investissements programmés jusqu’en 2026. Ce qui pose la question : comment sécuriser des lignes en travaux tout en maintenant la circulation ?
Selon SNCF Réseau : “Les incidents liés aux caténaires restent rares, mais lorsqu’ils surviennent, ils peuvent avoir un impact majeur sur le trafic.”
Tableau : Chronologie des faits
Heure | Événement |
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19h45 | Train OUIGO Paris-Nantes arrêté près de Beaugency |
20h15 | TER Orléans-Blois arrache une caténaire, incendie maîtrisé |
20h45 | Appel au maire de Beaugency, mobilisation des secours |
22h00 | Second incendie à Saint-Pierre-des-Corps, blocage régional |
Après minuit | Distribution de couvertures et repas à Fleury-les-Aubrais |
Samedi matin | Les passagers hébergés à la mairie repartent, reprise progressive du trafic |
Une reprise timide du trafic et une question de fond
Le 14 juin au matin, la situation s’améliore lentement. Un premier TGV part de Saint-Pierre-des-Corps à 7h25, selon la SNCF. L’épisode restera gravé dans les esprits : entre incompréhension technique, attente frustrante, et entraide humaine inattendue.
Retour d’expérience :
“C’était long, mais je n’oublierai jamais la gentillesse des gens de Beaugency. Ce n’est pas dans toutes les villes qu’on ouvre la mairie pour toi à minuit”, raconte Marco, 38 ans, en route pour Nantes.
Cette nuit singulière rappelle combien la robustesse du réseau et la capacité de réponse des communes peuvent déterminer la façon dont les passagers vivent une crise.
Souhaitez-vous réagir à cette nuit peu ordinaire ? Vos anecdotes et ressentis sont les bienvenus en commentaire. Partagez votre expérience !