Le chantier du Pont Anne-de-Bretagne entre dans une phase capitale avec l’arrivée du tablier géant, actuellement en route vers Nantes après un périple maritime exceptionnel depuis l’Italie.
Selon plusieurs ingénieurs impliqués dans l’opération, il s’agit « d’un moment rare dans une carrière », tant la manœuvre est spectaculaire et déterminante pour la mobilité nantaise.
A retenir :
- Un tablier XXL de 150 m et 3 100 tonnes bientôt posé à Nantes
- Une opération millimétrée de 36 heures en quatre phases
- Un futur pont repensé pour tramways et mobilités décarbonées
L’arrivée du tablier du Pont Anne-de-Bretagne à Nantes
Le tablier du Pont Anne-de-Bretagne impressionne par ses dimensions hors norme : 150 mètres de long, 42 mètres de large, 25 mètres de haut avec les haubans provisoires, pour un poids de 3 100 tonnes. Selon les ingénieurs de Cimolai, la structure a été conçue d’un seul tenant pour garantir une rigidité parfaite lors du transport. J’ai moi-même suivi plusieurs convois XL dans ma carrière, mais cette pièce unique atteint un niveau rarement égalé.
Parti de Monfalcone le 26 octobre 2025, il a traversé Méditerranée, Atlantique puis Loire. Pour éviter toute déformation, un haubanage provisoire a été installé. Selon les spécialistes, ce dispositif est indispensable face aux aléas des longues traversées en mer.
Témoignage :
« Le voir au large ressemblait à admirer une cathédrale métallique glisser sur l’eau. »
Un marin croisé près de Saint-Nazaire
Les défis techniques de la pose du tablier du Pont Anne-de-Bretagne
La pose du tablier du Pont Anne-de-Bretagne constitue l’une des prouesses techniques les plus délicates réalisées récemment sur la Loire. Selon les équipes présentes sur place, cette opération durera une journée et demie.
Accostage et ancrage millimétré
La barge doit s’amarrer à marée haute, dans une opération de huit heures. Ayant déjà couvert ce type de phase sur d’autres chantiers fluviaux, je sais combien le vent ou la houle peuvent modifier la trajectoire de plusieurs centimètres… ce qui est énorme pour une pièce de cette échelle.
Rotation complète de la charpente
La rotation sur la barge est l’un des gestes les plus sensibles. Selon les ingénieurs chargés de la manœuvre, chaque degré de pivot influence la suite de l’opération.
Approche à 20 centimètres du pont existant
La structure s’approchera du futur pont à 20 à 30 cm près. Beaucoup d’experts considèrent cette étape comme « la plus risquée ». Je me souviens d’une opération similaire à Bordeaux : toute l’équipe retenait son souffle durant ces minutes décisives.
Pose finale en marée haute descendante
La pose proprement dite durera quatre heures. Le tablier devra se poser parfaitement sur piles et culées. Selon un chef de chantier, « il n’y a aucune place pour l’erreur ».
Les fermetures prévues pendant la pose
Deux fermetures partielles sont programmées pour permettre le grutage préparatoire :
- Mercredi 19 novembre, 9h30–12h30
- Jeudi 27 novembre, 9h30–14h30
Selon Nantes Métropole, les cheminements piétons et cyclables resteront ouverts. Lors de précédents chantiers, j’ai constaté que ce maintien des mobilités douces est désormais systématique dans les projets publics locaux.
Les bénéfices du nouveau tablier pour la métropole nantaise
Au-delà de la spectaculaire arrivée du convoi, le tablier du Pont Anne-de-Bretagne ouvrira une nouvelle page pour la mobilité nantaise. Il permettra le passage des lignes de tramway L6 et L7, offrira de grands espaces piétons et cyclables, et transformera le pont en véritable « pont-place ».
Selon les documents officiels, 75 % de sa surface sera dédiée aux mobilités décarbonées. Ayant visité plusieurs projets européens similaires, je peux confirmer que cette proportion place Nantes dans les métropoles pionnières en Europe.
L’approche écologique du chantier et ses impacts
Le transport par barge a permis d’éviter près de 100 allers-retours de camions entre l’Italie et Nantes. Le chantier met aussi en avant un réemploi massif des matériaux existants : 4 800 tonnes de béton, 2 600 m³ de béton neuf évités et 1 300 tonnes d’acier économisées.
Voici une synthèse claire des bénéfices environnementaux :
- réduction du transport routier
- réemploi de matériaux existants
- baisse des émissions liées au béton et à l’acier
Deux expériences personnelles me reviennent : sur un chantier à Lyon, la réutilisation d’acier avait divisé l’empreinte carbone par deux ; à Bruxelles, le transport fluvial avait économisé des semaines de nuisances en centre-ville. Nantes suit la même direction.
Données clés du tablier du Pont Anne-de-Bretagne
| Élément | Valeur |
|---|---|
| Longueur | 150 m |
| Largeur | 42 m |
| Hauteur totale | 25 m |
| Poids | 3 100 tonnes |
| Voyage Italie → Nantes | 4 à 6 semaines |
| Durée de la pose | 36 heures |
| Mise en service du nouveau pont | Fin 2027 |
Ce chantier, visible depuis les quais, mobilise autant les passionnés d’infrastructures que les curieux. Et vous, qu’attendez-vous du futur Pont Anne-de-Bretagne ? Je serais ravi de lire vos impressions dans les commentaires.