Terrasses de cafés le soir

Première journée nationale des bistrots et cafés, le 5 juin

By Erwan

Le 5 juin 2025, la France célèbre pour la première fois la Journée nationale des cafés, bistrots et terrasses. Ce rendez-vous vise à mettre en lumière ces lieux de convivialité essentiels à notre culture et à engager une mobilisation collective pour leur préservation.

À retenir :

  • 5 juin 2025 : première édition officielle au nom élargi.
  • Objectif UNESCO en ligne de mire pour 2026.
  • +45 % de fermetures d’établissements en 2023.
  • 94 % des Français soutiennent la défense des cafés et bistrots.
  • Une institutionnalisation prévue chaque premier jeudi de juin.

Un évènement inédit pour défendre un pilier de la culture française

La Journée nationale des cafés, bistrots et terrasses est née d’une volonté partagée : valoriser des lieux de vie en danger. Après trois éditions sous le nom de « Journée des Terrasses », cette quatrième édition change de nom et d’ambition. Elle ne se limite plus aux espaces extérieurs mais embrasse pleinement la richesse socioculturelle des bistrots et cafés français.

Selon France Boissons, à l’origine de cette initiative avec l’Association pour la reconnaissance de l’art de vivre dans les bistrots, cet événement symbolise une réponse directe à la crise traversée par le secteur. En 2023, le nombre de fermetures a explosé de +45 %, avec des milliers d’établissements contraints de baisser le rideau.

« Les bistrots, ce sont les battements du cœur de nos villages, les confidences partagées et les débats improvisés », explique Alain Fontaine, président de l’association porteuse de la candidature à l’UNESCO.

Des lieux en crise mais au centre de l’attachement populaire

Le paradoxe est fort. Alors que les bistrots disparaissent, les Français y restent viscéralement attachés. Selon une étude menée par Cluster 17, 9 Français sur 10 fréquentent ces lieux chaque semaine. Ce n’est pas un hasard : on y crée du lien social, on s’y sent chez soi, et l’on y vit des moments d’échange inégalés.

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De mon côté, j’ai vu mon bistrot de quartier fermer pendant la crise sanitaire. L’enseigne éteinte, c’est une partie de mon quotidien qui a disparu. Et pourtant, les jours où il rouvrirait ses volets, même pour un café allongé, je serais le premier client.

Selon l’Ifop, une commune sur deux en France compte aujourd’hui moins d’un café qu’il y a dix ans. Ce recul touche surtout les petites villes, où le bistrot est parfois le dernier commerce vivant.

Des événements locaux pour une mobilisation nationale

Partout en France, la Journée du 5 juin est célébrée avec enthousiasme. À Bourg-la-Reine, par exemple, les bistrots organisent des concerts et lancent des cocktails créés pour l’occasion. À Chaumont, un festival baptisé Au bonheur des bistrots s’étendra même jusqu’en août avec des débats, projections de films et expositions.

“Nous avons choisi de faire de cette journée une fête culturelle”, témoigne Florence C., restauratrice à Clermont-Ferrand. “C’est aussi notre manière de rappeler que nous faisons partie du paysage vivant de nos villes.”

Voici quelques types d’initiatives organisées localement :

  • Création de cocktails dédiés.
  • Concerts acoustiques et lectures publiques.
  • Menus spéciaux à prix doux.
  • Projections de films documentaires sur la vie des bistrots.

Une ambition patrimoniale : l’inscription à l’UNESCO

Depuis 2024, les pratiques sociales et culturelles liées aux bistrots ont été reconnues comme patrimoine culturel immatériel au niveau national. L’étape suivante est l’UNESCO, inspirée du précédent de la baguette française, inscrite en 2022. Cette démarche s’appuie sur une mobilisation citoyenne et une campagne de signatures portée par France Boissons.

Selon les organisateurs, la candidature est crédible car ces lieux ont un rayonnement universel. On retrouve des “cafés à la française” à Montréal, Alger, Hanoï ou Rome, preuve de leur influence internationale.

“Reconnaître les bistrots, c’est protéger un mode de vie collectif, solidaire et joyeux, au-delà des frontières.”

Des enjeux économiques et sociaux majeurs

L’impact économique est colossal. Le secteur compte 180 000 professionnels en France. Mais il est soumis à des vents contraires : augmentation des charges, inflation, pénurie de personnel, mutations des modes de consommation.

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“J’ai dû réduire mes horaires, faute de main-d’œuvre qualifiée”, explique Jean-Michel L., patron de bar à Nantes. “Pourtant, les clients sont toujours là. Ce qu’il nous manque, c’est du soutien structurel.”

Un autre propriétaire, à Angoulême, a témoigné de sa transition : “J’ai transformé mon bistrot en lieu culturel hybride, avec des ateliers de cuisine et des soirées poésie. C’est ce qui nous a sauvés.”

Selon les données d’Altares, la baisse des établissements est structurelle : on comptait 500 000 bistrots en 1900 contre moins de 40 000 en 2016. Sans action forte, la tendance s’accentuera.

Un tableau clair des enjeux

EnjeuxDonnées clés (2023-2025)
Fermetures d’établissements+45 %
Fréquentation90 % des Français y vont chaque semaine
ReconnaissancePatrimoine culturel immatériel national
Objectif UNESCODépôt de candidature en cours
Soutien populaire94 % des Français favorables à leur défense

Une journée pour enclencher un mouvement durable

Cette journée du 5 juin ne doit pas rester anecdotique. Les organisateurs souhaitent en faire un rendez-vous annuel fixe, chaque premier jeudi de juin. Un rituel à inscrire dans le calendrier français, comme la Fête de la musique.

Selon France Boissons, l’enjeu est d’intégrer les mutations sociétales : développement durable, mixité sociale, accessibilité. Les bistrots de demain seront aussi ceux qui sauront s’adapter à ces nouveaux usages sans perdre leur âme.

Et vous, quel est votre café de cœur ? Partagez vos souvenirs, photos ou anecdotes en commentaire !

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