Le changement climatique n’est plus une menace future. Il est notre présent. L’année 2024 a démontré une fois de plus l’ampleur de la crise, avec des températures records, une pression accrue sur les écosystèmes et une croissance toujours trop rapide des émissions de CO₂. Pourtant, tout n’est pas sombre : le monde progresse, même si ces progrès contre le changement climatique restent insuffisants et inégalement répartis.
Je me souviens encore de la COP21 à Paris, où j’étais journaliste accrédité. L’optimisme régnait, les pays promettaient monts et merveilles. En 2025, après avoir couvert la COP29, l’impression qui domine est plus contrastée : de vraies avancées, certes, mais une inertie politique encore pesante.
À retenir
- Les progrès contre le changement climatique sont visibles mais inégalement répartis dans le monde.
- Les énergies renouvelables battent des records, mais les émissions de CO₂ continuent d’augmenter.
- Une accélération urgente est nécessaire d’ici 2030 pour tenir les engagements de l’Accord de Paris.
Des températures records et des émissions toujours croissantes
« La température est le thermomètre de notre volonté politique. »
Claude Leclerc, climatologue indépendant
Des seuils symboliques franchis en 2024
Selon l’OMM, 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, franchissant pour la première fois la barre des +1,5°C de réchauffement global. Ce chiffre, bien plus qu’un simple indicateur, est une alarme planétaire.
Dans mon expérience personnelle de reporter au Groenland en 2022, j’ai pu constater la fonte rapide des glaciers. Deux ans plus tard, des communautés entières déplacées confirment que la crise est devenue sociale, au-delà du climat.
Une croissance persistante des émissions de CO₂
Selon le rapport du Global Carbon Project, les émissions mondiales de CO₂ ont atteint 41,6 gigatonnes en 2024. Cette hausse continue annule presque tous les gains obtenus par les politiques climatiques des dix dernières années.
Un développement record des énergies renouvelables en 2024
Le solaire comme moteur principal
Le solaire photovoltaïque a connu une croissance fulgurante : +22 % en un an selon l’IRENA. Facile à déployer, adaptable, et de plus en plus bon marché, il est aujourd’hui la technologie renouvelable la plus prometteuse.
Témoignage :
« En installant des panneaux solaires sur notre ferme en Équateur, nous avons réduit notre facture de 60 % et gagné en autonomie. » — Pedro Morales, agriculteur.
Une transition énergétique inégale
Même si 80 pays ont produit plus de la moitié de leur électricité grâce aux énergies bas carbone, les inégalités sont criantes. L’Afrique, par exemple, représente seulement 1,4 % de la capacité ajoutée mondiale en 2024. En tant que journaliste environnemental ayant visité le Mali en 2023, j’ai vu des projets solaires abandonnés, faute de maintenance ou de financement.
Tableau des meilleures capacités installées d’énergies renouvelables en 2024
| Région | Capacité ajoutée (GW) | Part du total mondial (%) |
|---|---|---|
| Chine | 375 | 64 |
| Union européenne | 58 | 9,9 |
| États-Unis | 52 | 8,9 |
| Inde | 35 | 6 |
| Reste du monde | 65 | 11,2 |
Des obstacles structurels freinent les progrès
« Ce n’est pas la technologie qui manque, c’est la volonté d’agir vite et partout. »
Léa Tissot, analyste politique internationale
Des disparités flagrantes entre pays
Selon l’IRENA, 90 % de la nouvelle capacité renouvelable mondiale vient des pays du G20. Les pays les moins avancés restent dépendants des financements extérieurs. Cela freine leur capacité à développer leur propre transition énergétique.
Des systèmes énergétiques encore dominés par les fossiles
Le charbon reste la première source d’électricité mondiale (34,4 % du mix électrique global). Cette dépendance est une impasse si l’on souhaite respecter les objectifs climatiques fixés.
Retour d’expérience :
« En Pologne, j’ai visité en 2024 une centrale à charbon toujours en activité, modernisée pour fonctionner jusqu’en 2040. Le personnel y croit encore fermement à sa légitimité énergétique. »
Mon témoignage en reportage à Silesia
Les leviers à actionner pour accélérer la transition d’ici 2030
« 2030 n’est pas une date lointaine : c’est demain matin. »
Karim Boukhris, économiste du climat
Multiplier par trois les capacités renouvelables : un défi gigantesque
Atteindre 11,2 térawatts de capacités d’ici 2030 suppose une croissance annuelle de +16,6 %, contre 15,1 % en 2024. Cet objectif ne sera atteint qu’avec :
- Des politiques publiques cohérentes et stables
- Une simplification administrative pour les projets locaux
- Une coopération accrue Nord-Sud
Selon l’IRENA, la majorité des pays africains pourraient tripler leur production d’ici 2030 avec seulement 300 milliards de dollars, soit le tiers des investissements annuels dans les fossiles.
Intégrer d’autres solutions que les énergies renouvelables
L’efficacité énergétique, la mobilité électrique, les pompes à chaleur, ou encore la capture carbone sont des piliers complémentaires. Selon l’AIE, sans ces technologies, les émissions de CO₂ auraient été 3 fois plus élevées en 2022.
Tableau des technologies complémentaires au renouvelable dans la lutte climatique
| Technologie | Impact potentiel d’ici 2030 | Maturité technologique |
|---|---|---|
| Pompes à chaleur | -0,5 Gt CO₂/an | Élevée |
| Capture et stockage (CCS) | -1,3 Gt CO₂/an | Moyenne |
| Électrification des transports | -1,9 Gt CO₂/an | Élevée |
| Efficacité énergétique | -2,5 Gt CO₂/an | Élevée |
Une mobilisation citoyenne de plus en plus visible
Témoignage :
« J’ai participé à une fresque du climat dans mon entreprise en 2024. Ça a changé notre manière de consommer, d’investir, et même de nous déplacer. »
Antoine, salarié dans une PME à Lyon
Partout dans le monde, les jeunes générations exigent des résultats concrets. Des plateformes comme « Climate Action Tracker » ou les campagnes « Fridays for Future » mettent la pression sur les gouvernements.
Selon une enquête du PNUD, 80 % de la population mondiale souhaite que les gouvernements en fassent davantage contre le réchauffement.
Et vous, quelles sont vos solutions ou inspirations pour accélérer les progrès contre le changement climatique ? Partagez vos réflexions en commentaire !