Stationnement : ces villes contraintes de supprimer des places pour sécuriser les piétons

By Erwan

La France vit un changement urbain sans précédent : d’ici au 31 décembre 2026, les communes devront supprimer toutes les places de stationnement situées à moins de cinq mètres des passages piétons. Cette obligation nationale, issue de la loi Mobilités, bouscule les habitudes des automobilistes mais répond à une urgence : protéger les piétons en améliorant drastiquement la visibilité.

J’ai pu observer ces derniers mois à quel point ce chantier transforme silencieusement nos rues, parfois avec tension, souvent avec conviction.

A retenir :

  • Suppression obligatoire avant le 31 décembre 2026
  • 5 mètres neutralisés avant chaque passage piéton
  • Coût très élevé pour les communes
  • Paris, Lille, Lyon, Amiens et Nantes très concernées
  • Objectif : réduire les accidents mortels

Un cadre légal qui impose cinq mètres de visibilité

L’article L.118-5-1 du Code de la voirie routière fixe une règle stricte : aucune voiture, moto ou scooter ne peut stationner dans les cinq mètres avant un passage piéton. Cette distance correspond à la longueur d’un véhicule et garantit un champ de vision dégagé. Lors d’un reportage à Nantes, j’ai vu des techniciens municipaux mesurer ces cinq mètres avec une précision millimétrée.

Seuls les vélos, trottinettes non motorisées et cycles à assistance sont autorisés dans cet espace. La date butoir du 31 décembre 2026 a été pensée pour donner le temps aux municipalités d’adapter leurs rues.

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Certaines villes ont anticipé : Paris, Nancy ou Vitré ont commencé les suppressions bien avant l’échéance.

Des défis techniques et financiers pour les communes

Ce chantier entraîne des difficultés massives : gestion politique, acceptabilité locale et financement. Dans plusieurs réunions municipales auxquelles j’ai assisté, les élus évoquaient l’ampleur du défi.

Les problèmes les plus fréquents sont :

  • coût élevé des travaux, parfois plusieurs millions ;
  • tensions avec les commerçants, inquiets de perdre de la clientèle ;
  • manque de solutions alternatives de stationnement ;
  • adaptation complexe dans les rues étroites.

La ville de Saint-Quentin, par exemple, a dû investir 3 millions d’euros. Les grandes métropoles atteindront des montants bien plus élevés.

Impacts majeurs : des milliers de places supprimées partout en France

La mesure va remodeler profondément les centres-villes. Les chiffres sont impressionnants :

  • Paris : 22 000 places supprimées ;
  • Lille : 4 500 ;
  • Lyon : 3 300 ;
  • Bordeaux : 1 000 ;
  • Amiens : 3 325, soit 7 % du parc ;
  • Nantes : environ 500 traversées concernées, dont 927 passages piétons rien qu’en ville.

Quand je me suis rendu à Nantes, j’ai pu constater des trottoirs élargis, des marquages jaunes visibles et des arceaux vélos installés à la place des anciennes places. Les habitants oscillent entre frustration et compréhension.

La sanction sera sévère dès 2027 : stationner trop près d’un passage piéton coûtera 135 €, pouvant atteindre 575 € si l’amende n’est pas réglée, ou 750 € au tribunal. La fourrière restera possible.

Solutions urbaines : comment les villes réinventent les abords des passages ?

Pour respecter l’obligation, les communes utilisent plusieurs techniques. Durant mes enquêtes à Lyon et Vitré, j’ai observé des aménagements innovants et variés.

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Liste des solutions les plus courantes :

  • marquage jaune pour interdire le stationnement ;
  • plots ou potelets anti-stationnement ;
  • élargissement des trottoirs ;
  • installation d’arceaux vélos ;
  • végétalisation des abords ;
  • création de micro-espaces publics.

Cette transformation crée souvent un environnement plus apaisé. À Vitré, où la mesure a été anticipée dès 2018, les techniciens m’ont expliqué que les accidents piétons avaient nettement diminué. Même constat à Lyon, où les zones élargies ralentissent naturellement les véhicules.

Tableau des suppressions estimées par ville

VillePlaces suppriméesParticularités
Paris22 000Aucune compensation prévue
Lille4 500Plan progressif engagé
Lyon3 300+Refonte de carrefours sensibles
Bordeaux1 000Travaux prioritaires en centre-ville
Amiens3 3257 % du parc supprimé
Nantes~500 traversées927 passages concernés en ville

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