Avec ses 3,5 hectares en bord de Loire, le parc de la Confluence transforme le quartier Pirmil Saint-Jacques. Nantes y expérimente une urbanité nouvelle, tournée vers l’écologie, la résilience et la biodiversité. Une réponse ambitieuse aux défis climatiques.
A retenir :
- 3,5 hectares de parc fluvial à la confluence de la Loire et de la Sèvre
- Un projet allégé en béton : 600 logements au lieu de 1 000
- Réouverture progressive dès l’automne 2025
- Plantation prévue de 50 000 arbres dans le secteur
- Gestion innovante des crues et des sols
Un quartier remodelé par le climat et la concertation citoyenne
Le quartier Pirmil Saint-Jacques, à la jonction de Nantes, Rezé et Saint-Sébastien, entame sa mue. Le déclencheur ? L’été caniculaire de 2022 et le grand débat métropolitain « Fabrique de nos villes ». Ces deux événements ont profondément réorienté l’ambition urbaine.
Selon Johanna Rolland, maire de Nantes :
« Quand l’époque change, les projets doivent évoluer. C’est un impératif de responsabilité et de protection. »
Initialement prévu pour accueillir 1 000 logements, le projet est revu à la baisse : 600 logements seulement, pour faire plus de place à la nature. C’est là qu’émerge le parc de la Confluence, désormais 130e parc de Nantes.
Un parc fluvial stratégique et multifonctionnel
Un emplacement au cœur du réseau vert nantais
Ce parc de 3,5 hectares s’étend à la jonction de la Loire et de la Sèvre, en lien direct avec l’île Forget à Saint-Sébastien, le parc Beaulieu, les prairies de Sèvre et les futurs parcs de Rezé et de l’île de Nantes. Ce maillage naturel connecte les territoires, tout en offrant un répit végétal en pleine ville.
Un aménagement pensé pour le vivant
Loin d’un simple jardin urbain, le parc se veut fluvial, écologique et pédagogique. Il comprend :
- Des plages vertes pour la détente et les balades
- 0,9 hectare de zones humides protégées
- Des berges renaturées avec pente douce pour accueillir crues et biodiversité
- Une trame verte continue grâce à la préservation des platanes et tilleuls existants
Selon les documents d’aménagement, certaines zones seront volontairement fermées au public pour laisser place à la faune et la flore sauvages.
Un projet pensé pour le long terme
Un calendrier progressif jusqu’en 2030
La première phase commencera à l’automne 2025 : ouverture partielle, entretien des arbres, premiers cheminements, mobilier temporaire. Des actions de sensibilisation seront aussi proposées aux habitants.
La seconde phase, plus ambitieuse, se déploiera entre 2029 et 2030 pour finaliser les aménagements, en fonction des retours d’usage et de l’évolution du climat.
Une réponse végétale à la crise climatique
Ce parc s’inscrit dans le vaste projet Pirmil-les-Isles, qui prévoit la plantation de 50 000 arbres sur dix ans. Soit sept fois plus que la densité végétale habituelle sur une surface équivalente, selon Nantes Métropole.
Un habitant rencontré sur le jardin de la cale Aubin, déjà ouvert depuis 2022, témoigne :
« C’est surprenant, on a le souvenir d’une zone industrielle et on trouve cet espace apaisant, vivant. »
Ce jardin de 5 000 m², en pente douce vers la Loire, sert de prototype grandeur nature. Une terrasse ombragée et un panorama sur le fleuve y anticipent l’ambiance du futur parc.
Un laboratoire d’urbanisme écologique
Une ville qui apprend de la nature
Le parc de la Confluence est aussi un terrain d’expérimentation. Par exemple, l’abaissement du sol dans certaines zones permet de rendre visibles les crues. Le site est conçu pour être partiellement inondable, une première à Nantes.
Selon Zefco, agence d’urbanisme impliquée dans le projet :
« C’est la première fois que nous testons un bilan carbone sur un espace public en chantier. »
Cette philosophie repose sur la règle des 3 R portée par la Métropole :
- Reconquête des sols et berges
- Renaturation en zone urbaine dense
- Reconnexion des citadins au vivant
Tableau : Évolution du projet urbain à Pirmil
Élément | Avant révision | Après révision |
---|---|---|
Surface du parc | 2,5 hectares | 3,5 hectares |
Nombre de logements | 1 000 | 600 |
Zones humides prévues | Non spécifié | 0,9 hectare |
Densité d’arbres | Standard | 50 000 arbres projetés |
Réouverture publique | Non prévue | Automne 2025 |
Une ambition métropolitaine assumée
Aujourd’hui, Nantes compte 118 parcs et jardins pour un total de 1 095 hectares d’espaces verts publics. Avec 37 m² de nature par habitant, la ville figure déjà parmi les plus vertes de France. Le parc de la Confluence renforce encore cette dynamique.
Selon l’Atlas de la biodiversité de Nantes Métropole, cette stratégie vise à associer les citoyens et les territoires à la connaissance du vivant, et à intégrer l’environnement dans la fabrique urbaine.
« Le parc de la Confluence illustre une ville qui ne lutte pas contre la nature, mais construit avec elle. »
Le parc de la Confluence n’est pas un simple projet vert. Il invente un nouveau rapport entre la ville, ses habitants et la nature. Et vous, comment imaginez-vous la ville de demain ? Partagez votre avis en commentaire.