Ligne SNCF Toulouse-Bordeaux coupée ce 22 mai 2025

By Erwan

Le 22 mai 2025, la liaison ferroviaire entre Toulouse et Bordeaux reste coupée. En cause : les violentes intempéries du 19 mai ayant provoqué l’effondrement d’une section de voie près de Tonneins. Un TGV s’est retrouvé suspendu au-dessus du vide, évitant de peu une catastrophe. La SNCF espère un rétablissement de la ligne avant le pont de l’Ascension, mais les incertitudes demeurent.

A retenir :

  • Ligne Toulouse-Bordeaux interrompue depuis le 19 mai.
  • Un TGV suspendu au-dessus du vide à Tonneins.
  • Plus de 500 passagers évacués de nuit.
  • Rétablissement espéré pour le 28 mai.
  • Travaux de réparation mobilisant 70 techniciens en continu.

Un épisode météorologique violent aux conséquences spectaculaires

Lundi 19 mai 2025, de violents orages s’abattent sur le Lot-et-Garonne et la Haute-Garonne. En quelques heures, des trombes d’eau s’abattent sur la région, provoquant des inondations, des glissements de terrain et l’effondrement partiel des infrastructures ferroviaires. À Tonneins, un cours d’eau déborde et emporte le ballast sur près de vingt mètres sous les rails. Un véritable gouffre se forme sous la voie.

Vers 20h30, un TGV Paris-Toulouse transportant 507 passagers s’arrête en urgence sur la section endommagée. Le train, roulant au ralenti, ne déraille pas, mais une partie de la rame se retrouve littéralement suspendue dans le vide, les rails ne reposant plus sur le sol. Le maire de Tonneins, Dante Rinaudo, résume :

« On a frôlé la catastrophe. Les voies étaient à nu et le TGV en suspension. »

Une évacuation nocturne dans des conditions exceptionnelles

Dans la rame, les passagers doivent patienter plus de trois heures. Les équipes ferroviaires gèrent la situation avec sang-froid, distribuent de l’eau et rassurent. Vers 23h30, les 507 voyageurs sont évacués dans une salle municipale. Beaucoup y passent la nuit entière.
Le lendemain, huit autocars sont affrétés pour acheminer les voyageurs vers Montauban et Toulouse. Une logistique de crise, rendue nécessaire par l’ampleur de l’événement.

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Selon Sud Ouest, cet incident inédit souligne la vulnérabilité croissante du réseau ferré face aux dérèglements climatiques.

Des réparations complexes et une mobilisation technique hors norme

Jean-Luc Gary, directeur régional de la SNCF Nouvelle-Aquitaine, décrit une opération d’évacuation « coton » du TGV : scindé en deux, stabilisé par vérins, extrait mètre par mètre. Le chantier de réfection mobilise 70 agents 24 heures sur 24, avec pour objectif de reconstruire près de 200 mètres de voie ferrée.

« Ce n’est pas tous les jours qu’on soulève un TGV pour le retirer d’un pont affaissé. »
Témoignage d’un agent SNCF en poste à Tonneins

Selon La Dépêche du Midi, le remblaiement, le terrassement et la repose de la voie sont en cours, mais leur avancement dépend fortement de la météo.

Trafic interrompu : des répercussions massives et peu d’alternatives

L’interruption entre Agen et Marmande bloque totalement les circulations TGV INOUI, OUIGO et Intercités sur l’axe Toulouse-Bordeaux. Aucune substitution routière n’est prévue entre ces grandes gares.
Des autocars TER circulent ponctuellement entre Agen et Marmande, mais leur capacité ne suffit pas à absorber le flux habituel des trains.

Les voyageurs en provenance ou à destination de Paris, Bordeaux, ou Toulouse doivent composer avec des trajets rallongés, parfois par Limoges ou Pau. Une situation frustrante pour beaucoup.

« Je devais être à Bordeaux à 10h, j’y serai peut-être à 18h. J’ai fait Limoges-Périgueux-Pau, un vrai labyrinthe. »
— Témoignage d’Éric, cadre toulousain en déplacement

Un enjeu stratégique : sauver le week-end de l’Ascension

Avec des centaines de milliers de voyageurs attendus pour le long week-end de l’Ascension, la SNCF a fixé le 28 mai comme objectif de réouverture de la ligne. Mais Jean-Luc Gary reste prudent :

« Il ne faut pas qu’il y ait d’aléas. Il ne faut pas que le ciel nous tombe à nouveau sur la tête. »

Selon Reporterre, cet épisode montre clairement les limites de notre système ferroviaire face aux effets du changement climatique. Il s’agit d’un signal d’alarme sur la résilience des infrastructures publiques.

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Tableau des itinéraires alternatifs possibles

Trajet habituelItinéraire de remplacementTemps estimé
Toulouse – BordeauxVia Pau – Dax4h45 à 5h00
Paris – ToulouseVia Limoges ou Narbonne6h à 7h
Bordeaux – MontaubanVia autocars + correspondance TER3h30 à 4h00

Retour d’expérience et enseignements

En 2018, une crue semblable avait coupé la ligne Pau-Tarbes. La SNCF avait mis plus d’une semaine à rétablir le trafic. En 2021, un épisode neigeux avait également paralysé la section Brive-Toulouse. Ces précédents démontrent qu’en dépit de plans de modernisation, le réseau reste vulnérable.

Selon Le Parisien, il faudra sans doute revoir à la hausse les exigences de résistance climatique des infrastructures ferroviaires.

« En France, nos rails ne sont pas prêts pour les tempêtes du XXIe siècle. »
— Extrait de Reporterre, mai 2025

Vers une reconstruction plus durable ?

L’incident de Tonneins, aussi spectaculaire qu’inquiétant, interroge profondément sur l’avenir de nos lignes à grande vitesse. La ligne Toulouse-Bordeaux, déjà critiquée pour l’absence de LGV, devient une priorité de sécurisation.

Les infrastructures du futur devront intégrer les risques climatiques, au-delà des seules logiques de rentabilité. C’est aussi une exigence pour garantir la continuité du service public ferroviaire, pilier de la mobilité bas carbone.

Et vous, avez-vous été touché par cette interruption ferroviaire ?
Partagez vos témoignages et vos parcours de substitution en commentaire ci-dessous.

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