À Nantes, l’inondation de 350 m² du restaurant universitaire Ricordeau provoque une fermeture soudaine. En pleine période de fréquentation étudiante, l’incident prive de nombreux jeunes de leur cantine habituelle. Derrière cet événement isolé, c’est toute une série de fragilités structurelles que cette fuite d’eau révèle, au cœur d’un système universitaire confronté aux intempéries croissantes et à des défis logistiques majeurs.
À retenir :
• Inondation de 350 m² causée par une fuite d’eau fin avril 2025
• Fermeture temporaire du Resto U’ Ricordeau, un pilier du Crous à Nantes
• Impact immédiat pour des centaines d’étudiants dépendant des repas à tarif réduit
• Contexte plus large de vulnérabilité climatique à Nantes
• Des initiatives antérieures de développement durable menacées par ces aléas
Réouverture du Resto U’ Ricordeau de Nantes le mardi 6 mai 2025
Une fermeture brutale qui désorganise la vie étudiante
Le restaurant universitaire Ricordeau, situé 1 place Alexis-Ricordeau, non loin du CHU de Nantes, a fermé ses portes fin avril 2025 à la suite d’une importante inondation. La fuite d’eau a envahi environ 350 m², forçant l’arrêt immédiat des activités du site. Cette décision a été prise par mesure de sécurité, mais elle a pris de court une large population étudiante.
Selon les chiffres du Crous de Nantes Pays de la Loire, ce restaurant, parmi les 57 points de restauration gérés dans la région, participe à la distribution annuelle de plus de 3,5 millions de repas, dont un million à 1 € pour les étudiants en situation précaire. Ricordeau joue donc un rôle central dans cette mission sociale.
L’étudiante Juliette T., en troisième année de médecine, témoigne :
“Je mange ici tous les midis, je n’ai pas les moyens d’aller ailleurs. Cette fermeture me met dans l’embarras.”
Un contexte local marqué par les inondations à répétition
Cet incident n’est pas isolé. Nantes connaît des épisodes d’inondation fréquents, notamment autour de son périphérique nord. Le cours d’eau le Gesvres, affluent de l’Erdre, déborde régulièrement lors d’intempéries, provoquant des fermetures de routes. En 2024, on comptait une dizaine de jours de fermeture du périphérique à cause de la pluie. Depuis le début de 2025, les tempêtes hivernales ont encore accentué le phénomène.
Selon ADN Actu, ces débordements posent question sur les choix urbanistiques et l’entretien des réseaux de drainage de la ville. Dans le cas de Ricordeau, c’est une fuite interne qui est en cause, mais le climat local ajoute une pression évidente sur des infrastructures vieillissantes.
“Le vrai problème, ce n’est pas l’eau, c’est la répétition des négligences sur les bâtiments publics.”
Témoignage d’un agent d’entretien du Crous, souhaitant rester anonyme.
Un site engagé dans la transition écologique touché de plein fouet
Ce qui rend la situation plus ironique, c’est que Ricordeau était l’un des établissements les plus impliqués dans le développement durable. En février 2023, une initiative de tri poussé des déchets y avait été lancée : pain, légumes, biodéchets, tout était séparé pour être pesé et recyclé. Cette action, pilotée par Marion Redureau, responsable RSE du Crous, s’inscrivait dans un programme plus vaste de lutte contre le gaspillage alimentaire.
En novembre 2023, Ricordeau avait même inauguré une fresque en braille sur sa façade, intitulée « En faire voir de toutes les couleurs », œuvre du graffeur The Blind dans le cadre du projet européen Street Art for Rights. Cette décoration faisait du site un symbole d’accessibilité et de lutte contre les discriminations.
Aujourd’hui, c’est ce même site qui est rendu inutilisable, rendant incertain l’avenir proche de ces projets.
Quelles solutions face à la fragilité des infrastructures ?
Face à cette situation, les étudiants réclament des solutions urgentes. D’après mon expérience de terrain à Nantes, une fermeture d’un restaurant universitaire, même temporaire, entraîne automatiquement un afflux vers les autres points de restauration, qui peinent déjà à répondre à la demande.
Voici les mesures que le Crous pourrait envisager (certaines testées ailleurs) :
• Mise à disposition de food trucks temporaires comme à la cité U’ Vaurouzé
• Création de salles équipées de micro-ondes, accessibles avec la carte étudiante
• Distribution de tickets-repas dans les cafétérias partenaires du centre-ville
Selon le Cnous, ces dispositifs font désormais partie du plan de continuité en cas d’incident majeur.
Tableau : impact de la fermeture de Ricordeau sur les étudiants
| Élément impacté | Conséquence directe |
|---|---|
| Repas du midi | Perte de l’accès pour 400 à 500 étudiants/jour |
| Cafétéria associée | Fermée également (Cafet’ Ricordeau) |
| Initiatives environnementales | Suspendues (tri, pesée, fresque d’art) |
| Accès PMR | Réduit temporairement |
| Volume global du Crous | Répartition sur d’autres points de restauration |
“L’infrastructure universitaire nantaise n’est pas à l’épreuve des fuites ni des tempêtes. Il est temps d’agir.”
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